Dans la nuit de lundi à mardi, un homme de la zone Murungurira, colline de Gitwezi dans la commune de Ntega, en province Kirundo a été assassiné à coups de machette. Alors que les circonstances exactes du meurtre restent floues et que les auteurs sont toujours en fuite, la population locale exprime son inquiétude et réclame justice.

 Le drame s’est produit vers 21 heures, à 600 mètres du domicile du couple. Selon des témoins locaux, Jean Kabonerano avait passé la soirée dans un bar de la colline voisine de Gatwe pour « chercher une bière ». Sur le chemin du retour, près de la résidence d’un prêtre, deux individus non identifiés ont tenté de l’interpeller. « Sa femme a pris peur en les voyant et s’est enfuie en criant. Quand les voisins sont arrivés, ils ont découvert le corps sans vie de Jean », raconte une source sur place.

Les services de sécurité et les autorités locales se sont immédiatement rendus sur les lieux. Le corps de la victime a été transféré à l’hôpital de Ntega. « Les enquêtes sont en cours, mais le motif et les auteurs du meurtre restent inconnus à ce stade », précise notre source sécuritaire.

Les habitants de Murungurira réclament une enquête approfondie pour que les responsables soient identifiés et jugés.

Dimanche dernier, aux environs de 13 heures, un homme d’environ 40 ans a été enlevé en plein centre-ville par deux membres du groupe Imbonerakure, agissant sous les ordres d’un nommé Shabani Nimubona, figure bien connue pour son influence et ses antécédents de violences dans la région.

Selon des témoins sur place, la scène s’est déroulée près d’un magasin tenu par un commerçant arabe nommé Badro, situé en face de la banque BCB. La victime, dont l’identité reste inconnue, se tenait adossée à un poteau électrique lorsqu’elle a été repérée. « Un certain Jean-Marie, membre des Imbonerakure, a échangé quelques mots avec un autre jeune homme avant de désigner l’homme du doigt. Sans avertissement, ils l’ont saisi et embarqué de force sur une moto qui a filé à toute vitesse », rapporte une source locale.

Les témoins, choqués, n’ont pas osé intervenir. « Personne n’a tenté de s’interposer ni de les suivre. Ces individus sont connus pour leurs exactions, et tout le monde ici craint des représailles », confie un habitant. La victime portait une chemise à fines rayures noires et un jean clair, et tout indiquait que la victime n'était pas de cette localité, ajoute un témoin.

À Muyinga, les actes répréhensibles attribués aux Imbonerakure et en particulier à Shabani Nimubona sont devenus fréquents, notamment des enlèvements de citoyens dont plusieurs demeurent introuvables.

Les tentatives de la rédaction pour joindre l’administrateur communal, Amédée Misago, ou Shabani Nimubona, responsable des Imbonerakure, sont restées vaines.

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Photo : Bureau de la province Muyinga

Après Kirundo, la commune de Nyamurenza, dans la province Ngozi, des autorités locales ont donné l'ordre glaçant d'éliminer toute personne traversant la frontière avec le Rwanda. Un ordre qui a semé la peur et l'inquiétude parmi les habitants.

De nouvelles instructions, ordonnant d'éliminer toute personne traversant la frontière burundo-rwandaise, continuent de se propager dans les provinces du nord du Burundi. Après avoir été dispensés dans certaines communes de la province Kirundo, ces enseignements de haine ont désormais atteint la commune de Nyamurenza, dans la province Ngozi.

Selon nos informations, lors d'une réunion tenue ce mardi 15 avril 2025 sur la colline Nyabikenke, des autorités locales ont donné l'ordre de tuer et d'enterrer sur place toute personne traversant la frontière avec le Rwanda.

Cette réunion, organisée par l’administrateur de la commune Nyamurenza, Dieudonné Niyonzima, en collaboration avec le responsable de la police locale, a réuni des participants à qui il a été ordonné de tuer toute personne traversant la frontière entre le Rwanda et le Burundi. « À tout moment où vous apercevez une personne traversant la frontière, que ce soit un Burundais ou un Rwandais, vous n'aurez pas à avertir l'administrateur communal ou le commissaire de police, tuez-la sur le champ et enterrez-la sur place », ont ordonné ces autorités aux participants.

Lors de cette réunion, les autorités ont également fait référence à des événements passés pour justifier leurs ordres : « Ceux qui doutent encore peuvent demander des informations dans la commune Kabarore, en province Kayanza, de ce qui s’est passé, où deux personnes ont été fusillées par les policiers sur la colline Manga, quand elles tentaient de transporter du café vers le Rwanda. Ils ne cessent de tuer les personnes qui tentent de traverser la frontière en les jetant dans la rivière Kanyaru. »

Les habitants de la commune Nyamurenza vivent désormais dans la terreur. Selon notre source, « avec cet ordre de tuer qu’ils ont reçu, les Imbonerakure et les policiers qui font des patrouilles nocturnes peuvent faire du mal aux membres des partis d’opposition, ou encore faire du mal à ceux avec qui ils ont des conflits, en les jetant dans la rivière Kanyaru sous prétexte qu'elle traversait la frontière. »

Nous n’avons pas pu recueillir la réaction de Dieudonné Niyonzima, l’administrateur de la commune Nyamurenza, concernant ces instructions de tuer divulguées au sein de la population.

Il est à noter que des réunions similaires, au cours desquelles ont été dispensées ces instructions d’éliminer toute personne traversant la frontière burundo-rwandaise, ont également eu lieu la semaine dernière dans les communes de Busoni, Ntega et Bugabira, dans la province Kirundo.

Dans la nuit de ce dimanche, Pascal Nsabimana, un habitant de la colline Ruvumu, commune Kayokwe, dans la province Mwaro a été violemment attaqué à la machette par Cassien Sabukwigura, responsable local du parti CNDD-FDD. Le forfait a été commis après une série de harcèlements visant la victime.

Selon des témoins, l’agression s’est déroulée vers deux heures du matin dans un établissement de boisson situé sur la colline Ruvumu. Cassien Sabukwigura aurait déjà tenté d’attaquer Pascal Nsabimana quelques jours auparavant, le suivant jusque chez lui avec l’intention manifeste de lui nuire. Lors de l’incident de dimanche, l’agresseur est retourné chez lui pour s’armer d’une machette et d’un bâton avant de revenir sur les lieux.

« Il a commencé à frapper sa victime sans discernement, visant différentes parties du corps », raconte un témoin. Les personnes présentes ont pris la fuite face à cette scène violente, mais certaines sont rapidement intervenues pour maîtriser l’agresseur et porter secours à Pascal Nsabimana. Ce dernier a été transporté d’urgence à l’hôpital Kibuye, situé dans la province voisine de Gitega, où il reçoit actuellement des soins.

Après avoir cru avoir tué sa victime, Cassien Sabukwigura s’est rendu volontairement aux autorités locales. « J’ai tué quelqu’un, enfermez-moi », a-t-il déclaré en se présentant à la police. Il a été immédiatement placé en détention en attendant que des poursuites judiciaires soient engagées contre lui.

La famille de Pascal Nsabimana exige que les frais médicaux soient entièrement pris en charge par l’agresseur et appelle à une application stricte de la loi pour que justice soit rendue. L’état de santé actuel de la victime reste préoccupant, mais les médecins poursuivent les soins intensifs pour stabiliser son état.

Jusqu’à présent, ni Gérard Nzeyimana, chef de la colline Ruvumu, ni Gaspard Gasanzwe, gouverneur de la province Mwaro, n’ont réagi à cette affaire malgré plusieurs tentatives de la RPA.