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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Une profonde détresse psychologique frappe les réfugiés congolais au Burundi

Une profonde détresse psychologique frappe les réfugiés congolais vivant au Burundi, victimes des conflits qui continuent de ravager l’est de la République démocratique du Congo. Selon un communiqué du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publié le 13 octobre, certains réfugiés se disent profondément bouleversés par la guerre. L’agence onusienne appelle à intégrer la santé mentale et le soutien psychosocial dans toutes les actions destinées à ces populations déplacées.

Les résultats de l’évaluation menée par le HCR révèlent une détresse émotionnelle généralisée. De nombreux réfugiés présentent des signes d’anxiété, de dépression, de stress post-traumatique, d’insomnie et de troubles psychosomatiques. Près de 83 % des personnes interrogées affirment se sentir profondément bouleversées par la guerre, au point d’éviter tout ce qui leur rappelle les événements vécus, et 31 % disent ressentir cette détresse la plupart du temps.

Au centre de transit de Gitara, 83 % des réfugiés déclarent se sentir si effrayés que rien ne pouvait les calmer. À Musenyi, 84 % affirment se sentir en colère au point de perdre le contrôle. Dans cette localité, les troubles mentaux constituent désormais la deuxième cause de maladie signalée au centre de santé, après le paludisme.

L’enquête souligne également la stigmatisation qui entoure la santé mentale. Plusieurs expressions locales désignent les troubles psychologiques comme des signes de folie. Les violences sexuelles et basées sur le genre comptent parmi les principales causes de souffrance psychologique. Femmes et hommes évoquent la honte, la culpabilité et l’isolement qui ont suivi les abus subis dans leur pays d’origine. À Musenyi, 70 % des jeunes interrogés disent ressentir du désespoir et avoir des pensées suicidaires.

Malgré l’ampleur du problème, moins de la moitié des réfugiés en détresse cherchent une aide professionnelle. La majorité se tourne vers les leaders religieux ou des proches. Seul un pour cent consulte un professionnel de santé mentale qualifié. Le manque d’information, la méfiance et de fausses croyances sur le coût des soins freinent la recherche d’assistance. De plus, la plupart des agents de première ligne ne sont pas formés aux bases du soutien psychosocial et ignorent les voies de référence vers les structures spécialisées.

Les conditions de vie difficiles aggravent encore la situation. Liberté de mouvement restreinte, manque de nourriture, d’abris, d’éducation et de moyens de subsistance, insécurité et impossibilité de pratiquer les rites funéraires sont autant de facteurs de stress. Même les procédures d’aide humanitaire, notamment les distributions de vivres et d’abris, sont perçues comme sources d’angoisse en raison du manque de transparence et du sentiment d’injustice. Les femmes et les filles, elles, se disent particulièrement inquiètes pour leur sécurité la nuit, à cause du manque d’éclairage et de patrouilles insuffisantes.

Le HCR appelle à une intégration urgente du soutien psychosocial dans tous les secteurs de la réponse humanitaire et dans le système national de santé. L’organisation recommande de renforcer la sensibilisation, de développer les mécanismes communautaires de soutien et d’améliorer l’accès aux soins spécialisés afin de restaurer la dignité, la résilience et la protection des réfugiés.

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