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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Qui viendra au secours des Burundais réfugiés en Tanzanie ?

Par : Josiane Muzaneza

Le gouvernement tanzanien semble se jouer des droits des réfugiés burundais sur son territoire, tout comme le HCR qui se limite à des discours rassurants, alors que ces réfugiés continuent d’être privés de leurs droits les plus élémentaires. Cette contradiction ressort clairement à travers les récentes déclarations des autorités tanzaniennes et des représentants du HCR.

Le 16 octobre 2025, le directeur du service des réfugiés au ministère tanzanien de l’Intérieur s’est rendu au camp de Nyarugusu, accompagné de plusieurs responsables, dont le représentant du HCR, Barbra Bentu Williams. Ce dernier a tenu à préciser que « dans les réunions tripartites, il n’a jamais été question de rapatrier de force les réfugiés burundais ». Il a énuméré trois points convenus lors de ces concertations : « Premièrement, aucun réfugié ne sera délogé de l’endroit où il a été installé. Deuxièmement, ceux qui seront rapatriés le feront de leur propre gré. Enfin, s’il s’avère nécessaire, un troisième pays d’accueil sera recherché. »

Le porte-parole du gouvernement tanzanien, Gerson Msigwa, a tenu un discours similaire. Dans une interview accordée à la RPA le 7 octobre, il a affirmé que « le gouvernement tanzanien n’a renvoyé aucun Burundais et ne le fera jamais ». Selon lui, « rien n’a changé pour les réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie », si ce n’est « un appel à leur gouvernement à rentrer volontairement ».

Pourtant, moins de vingt-quatre heures auparavant, un autre membre du gouvernement tanzanien tenait un discours contraire. Lors de la 76e session du Comité exécutif du HCR à Genève, le 6 octobre, le ministre de l’Information, Kabudi Palamagamba, avait déclaré que, si les réfugiés burundais refusent de se rapatrier, la Tanzanie ne serait pas responsable de ce qui pourrait leur arriver. Il avait ajouté que, « malgré la paix retrouvée au Burundi, beaucoup de Burundais refusent de se rapatrier volontairement », et que, si les efforts du gouvernement restaient sans effet, « la Tanzanie serait obligée d’invoquer son droit de mettre fin au soutien de ce groupe de personnes ».

Dans la même ligne, le directeur du service des réfugiés, Sudi Mwakibasi, a tenu des propos encore plus fermes. Très remonté, il a mis en garde les réfugiés réticents au retour : « Nous avons décidé de réduire drastiquement le nombre d’écoles. Ainsi, chaque élève n’aura droit qu’à deux heures de cours par jour, afin que les parents et leurs enfants aient le temps de réfléchir à la question du rapatriement. » Il a averti qu’une fois les listes publiées, « les réfugiés concernés auront deux semaines pour s’enrôler », et qu’« au-delà de ce délai, ils seront contraints au rapatriement par la force ».

Ces déclarations contradictoires suscitent de nombreuses interrogations sur la cohérence du discours officiel. Les propos de certains responsables semblent aller à l’encontre de la position affichée par la présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan. Cette dernière avait pourtant affirmé que son gouvernement « ne chasserait jamais les réfugiés burundais », rappelant que la Tanzanie abrite « plus de 347 600 réfugiés burundais ». Elle avait ajouté que son pays a sollicité l’appui du HCR et d’autres organisations des Nations unies pour « résoudre les causes qui freinent le rapatriement volontaire » et que, « tant que ces problèmes ne seront pas résolus, les réfugiés burundais resteront les bienvenus », conformément aux conventions internationales signées par la Tanzanie.

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