Au moins 22 militants du parti CNL ont été arrêtés par la police au cours de ces deux premières semaines du mois d’Avril. Des cas d’arrestation que la rédaction de la RPA a du moins pu répertorier dans 6 différentes provinces du pays.
Toutes ces personnes ont été accusées de tenir des réunions illégales visant à déstabiliser la sécurité nationale. Certains ont été torturés lors de leurs arrestations, d’autres en détention. Pire encore, au cours de ce même mois d’Avril, un membre de ce parti d’Agathon Rwasa a été assassiné, attaqué par des gens identifiés comme étant des Imbonerakure à son domicile en province Bubanza.
Au moment où ces membres du parti CNL sont persécutés sous un silence inquiétant de l’administration et des responsables des corps de sécurité, le commissaire de police en province Muyinga, Jérôme Ntibibogora semble avoir levé toute équivoque.
Dans une réunion de sécurité tenue à l’endroit de la population, des administratifs et des agents de sécurité en date du 27 Mars 2019 sur la colline Kizi, zone Kiremba en commune Gasorwe, le commissaire Ntibibogora a exprimé sa ferme détermination d’éliminer physiquement tout membre du parti CNL qu’il estimera animer ou participer dans une réunion politique.
Il s’agit là des propos qui font le tour du monde à travers les réseaux sociaux. Des propos reconnus et confirmés par cette autorité policière, comme il l’a avoué ouvertement à la rédaction de la RPA. Il a dit : ‘’C’est un message adressé à la population, un message claire que j’assume et confirme.’’
Contacté, le gouverneur de la province Muyinga pris pour témoin de cet engagement du commissaire Ntibibogora, la personne qui a décroché son portable et qui s’est présentée comme le porte-parole de cette autorité administrative a préféré nier carrément l’existence de ces propos du commissaire Ntibibogora.
Côté opposition burundaise, ils se disent consternés et indignés par le fait que cette autorité policière continue à circuler librement devant une population qu’il a menacé et intimidé. ‘’Il faut que ce commissaire soit mis hors d’état de nuire. Il doit être arrêté et poursuivi par la justice. Les habitants de Muyinga devraient exiger à ce que ce policier soit interdit de fouler le pied dans cette province avant qu’il ne commette l’irréparable.’’ Martèle Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Sahwanya Frodebu.