La plupart de ces réfugiés s’étaient faits inscrire depuis le mois de Janvier 2017 pour un rapatriement volontaire et avaient fui la disette au Burundi. La majorité de ces réfugiés sont originaires des provinces frontalières à la Tanzanie.
« Ce qui fait que des réfugiés retournent au Burundi est la faim. Avant, chacun recevait 10 gamelles de nourriture par mois, aujourd’hui on distribue que 4. Cette diminution de la ration alimentaire est une stratégie du gouvernement tanzanien pour nous contraindre à rentrer chez nous », raconte un des réfugiés.
Selon les informations en provenance de Nduta, la plupart de ces réfugiés viennent des provinces Ruyigi, Cankuzo et Rutana proches de la Tanzanie. Les ressortissants des autres provinces du Burundi ne peuvent pas rentrer facilement faute de moyens. « Ceux qui ont des moyens rentrent à motos et plus de 20 motos se rendent à la frontière burundo-tanzanienne chaque nuit. Ceux n’ayant pas de moyens pour se payer une moto rentrent à pieds », renchérit notre source.
Ceux qui désertent le camp de Nduta partent dans la petite matinée et doivent payer des pots de vin. « Les réfugiés qui rentrent à pieds font leurs bagages vers 20h et à la barrière ils donnent 2.000 francs aux policiers qui les laissent partir. Ceux qui partent à moto le font entre 3 heures et 6 heures du matin », révèle notre source.
Le HCR a refusé de rapatrier les réfugiés burundais suite au contexte politico-sécuritaire du Burundi. La Tanzanie a organisé un rapatriement volontaire mais par manque de moyens, le rapatriement n’a pas eu lieu. Ces réfugiés jettent le tort sur la communauté internationale qui ne bouge pas le petit doigt pour les aider. La Tanzanie a même interdit aux réfugiés d’avoir un travail en dehors du camp. « Nous sommes malmenés, nous sommes délaissés. On a demandé qu’on soit délocaliser de la Tanzanie mais sans aucun résultat », regrette un réfugié.