Le camp de transit de Kavimvira déborde de réfugiés burundais qui demandent l'asile en RDC. Beaucoup de réfugiés dorment à la belle étoile, d'autres dans les parkings en dehors du camp. Les cas de maladies et de décès se sont multipliés ces derniers mois à Kavimvira, à cause de ces conditions de vie très précaires.
« Les plus vulnérables meurent de malnutrition et de mauvaises conditions de vie, surtout les enfants. Il y a aussi un manque d'hygiène lié à la pénurie d'eau. Ils se débrouillent pour manger et viennent de passer trois mois en dehors du camp. La vie n'est pas aussi facile pour ceux qui sont à l'intérieur qui souffrent beaucoup », rapporte un habitant de Kavimvira.
Samedi dernier, les responsables du camp de Kavimvira ont annoncé un plan de désengorgement du site ; mais ils se heurtent à un problème de d'hébergement car le camp de Lusenda est déjà saturé.
D’après des réfugiés, l'administrateur du camp de Kavimvira effectue des visites à Bujumbura pour demander aux autorités burundaises de bloquer les citoyens qui tentent de traverser la frontière burundo-congolaise.
« Le 1er avril, l'administrateur était là et discutait avec les responsables burundais sur l'affluence des réfugiés dans ce camp et aurait demandé à ces derniers d'empêcher les citoyens burundais de traverser la frontière. Je me demande pourquoi ils les empêcherait de fuir le pays s'ils se sentent menacés », dénonce notre source.
Ces mêmes refugiés révèlent une collaboration entre les administrateurs du camp de Kavimvira et les services de renseignements burundais, ce qui suscite la peur au sein de ces demandeurs de refuge. « On observe ces derniers jours une certaine collaboration entre le SNR, des agents du HCR et les autorités de Kavimvira. Ils effectuent des visites régulières et des entretiens mais on ne nous informe de rien. Qui sait ce qu'ils préparent? », s’interroge un réfugié en RDC.
Ces réfugiés demandent aux autorités du HCR et au gouvernement congolais de relocaliser le camp dans un endroit plus sûr.