Le lundi 20 mai 2019, un homme armé a fait irruption dans un ménage de réfugiés burundais. C’était dans l’avant-midi. Régine Nishimwe, témoigne comment sa famille a échappé de justesse à un assassinat. « J’étais dans la chambre en train de prier et les enfants étaient dehors quand quelqu’un est entré brusquement en défonçant la porte. Il a tiré une balle sur mon mari. Cette balle a troué sa veste et a pénétré dans un fauteuil. »
La victime révèle l’identité de son bourreau. « Nous avons identifié cette personne. Aussitôt qu’elle est entrée, mon époux a crié son nom : Jean de Dieu, Jean de Dieu. C’est un policier qui travaille chez Alain-Guillaume Bunyoni, le ministre de la sécurité publique. Nous le connaissons car c’est lui qui me déplaçait pour rentrer. »
Cette tentative d’assassinat n’est pas la première. Depuis l’arrivée en exil en Zambie vers la fin de l’année 2018, la famille de Régine Ishimwe est traquée. « Le prénommé Kazungu, un policier très connu pour ses crimes, est venu me chercher avec ma photo. Cette information a circulé et il est rentré. La même semaine, nous avons été attaqués à notre domicile. Mais, comme nous avions été prévenus, ils ne nous ont pas retrouvés. Nous avions quitté la maison, et ils ont cassé tout sur leur passage, portes et fenêtres. »
Deux semaines avant, la famille de Régine a reçu des informations faisant état de trois personnes qui étaient arrivées à Lusaka à leur poursuite, promettant même de l’argent à ceux qui les aideront à les attraper. Régine a pu les identifier. Il s’agit de trois Imbonerakure nommés Patrick Niyokwizera, Gilbert Nibigira et un prénommé Aboubakar.
Régine Nishimwe affirme être poursuivie par la famille du Général Alain-Guillaume Bunyoni, le ministre de la sécurité publique. Famille à l’origine de son exil. Régine Nishimwe dit avoir quitté le Burundi traquée par cette famille après les menaces de mort directes qu’elle a reçu de la femme du Général Bunyoni qui l’accuse d’avoir divulgué leurs secrets.
Après l’attaque de ce lundi, la famille de Régine Nishimwe est sous protection du HCR.