Ces affrontements qui perturbent la sécurité des réfugiés du camp de Lusenda se déroulent sur les montagnes voisines de ce camp notamment Kabembwe, Rutabura, Mugono et Mugorore. Les réfugiés indiquent qu’ils sont souvent victimes de ces combats car certains d’entre eux sont harcelés, accusés d’espionnage. « Il y a un cas d’un élève prénommé Jonathan qui a été tabassé par des militaires au Lycée Nundu. Ces derniers ont tiré sur lui, mais les balles ont touché son camarade congolais. »
Les réfugiés indiquent qu’ils sont également inquiétés par la présence de militaires burundais dans cette localité. « Les congolais qui les ont vu venir ont confirmé que ce sont des militaires burundais. Ils étaient à bord de deux bateaux en provenance de la localité d’Ubwari. Ils ont acheté quelques produits au marché de Lusenda et ils ont continué leur chemin en direction des montagnes voisines du camp. Ça nous fait tellement peur. »
Ces réfugiés indiquent qu’ils ne peuvent pas aller vaquer à leurs activités quotidiennes en dehors du camp de peur d’être enrôlés de force. « Les réfugiés ont peur de sortir du camp pour aller cultiver. Les tâcherons, surtout les hommes et les jeunes gens, préfèrent rester à la maison car ils sont souvent arrêtés par les militaires congolais qui les emmènent avec eux au front. »
Ces burundais du camp de Lusenda, un camp situé à seulement 1km du lac Tanganyika qui sépare le Burundi de la RDC, demandent au gouvernement congolais et au HCR de leur trouver un autre endroit plus sécurisé, loin de la frontière burundo-congolaise, surtout que, ce jeudi même, a eu lieu une incursion des Maï Maï et quelques éléments burundais contre les FARDC.