Cette contribution dont il est question est forcée et non volontaire. Quant au montant à contribuer, il est calculé en fonction de la profession de chacun, et ce du petit paysan au fonctionnaire de l’Etat. « Imaginez-vous : les directeurs des écoles donnent 15 mille franc chacun et les gestionnaires de l’Ecofo 10 mille. Les agents du service de la santé n’ont pas été épargnés. Le titulaire adjoint, le gestionnaire et les chargés de l’hygiène contribuent à hauteur de 10 mille franc chacun. Les autres agents donnent 2.000 franc par individu. Quant au simple cultivateur, il donne 1.000 franc comme contribution à l’inauguration de la permanence du parti Cndd-fdd. »
Selon un des habitants de la commune Kinyinya, si jamais l’une ou l’autre personne s’oppose à cette contribution, pour l’intimider, on lui envoie les Imbonerakure pour soit disant lui faire entendre raison. « A l’école, ce sont les directeurs qui collectent l’argent. Dans les centres de santé, ce sont les titulaires qui s’occupent de cette collecte de fonds. Pour ce qui est des ménages, les collinaires passent dans chaque maison et menacent ceux qui se montrent hostile à ce projet. Ils sont souvent accompagnés par les Imbonerakure pour s’assurer que personne ne se soustrait à cette obligation. Et ils osent dire qu’on est en démocratie alors qu’on nous force à contribuer pour un parti dont nous ne sommes pas membres. Qu’ils demandent ces contributions à leurs membres et qu’on nous laisse tranquille. »
En cette période où ils font déjà face à une pauvreté sans nom, ces habitants demandent à ce que ces contributions forcées et intempestives cessent. « Ils ne tiennent pas compte de la pauvreté dans laquelle nous vivons. Le minerval a été revu à la hausse et nous n’avons même pas de quoi acheter les semences alors que la saison culturale vient de débuter. C’est la misère dans les ménages. Mais on dirait qu’ils n’en ont rien à faire de notre situation. »
L’inauguration de cette permanence du parti Cndd-fdd est prévue pour ce 03 Novembre prochain.