C’est dans la consternation patente, que le peuple burundais apprend, ces derniers temps, des décès successifs des mères qui accouchent et d’autres patients. A l’origine, une négligence stupide qui n’a pas son nom : le manque de sang pour perfusion. Et pire encore, le manque des outils pour la collecte du sang.
Une situation des plus loin incompréhensible au 21è siècle où tous les moyens sont réunis pour parer à de telles éventualités. Cela fait un bon bout de temps que dans les hôpitaux, à travers le pays, on crie au manque du sang. Il semble que nos autorités, si elles ne sont pas complètement sourdes, ont pris à la légère la question.
Aujourd’hui, qu’on enregistre des morts, l’heure sonne pour établir les responsabilités. Le peuple burundais a besoin d’explications. Du sommet de l’Etat jusqu’au plus bas niveau de l’échelle dans la chaîne de collecte de sang, tout le monde doit fournir des explications.
Il est inadmissible que la seule explication au manque de sang soit le manque des poches de collecte de sang. Excusez, la tautologie. A ce niveau, qui est responsable de quoi ? Le Centre National de Transfusion Sanguine ? L’autorité de tutelle en l’occurrence la ministre de la Santé publique ? Le ministre des Finances ? Les marchés publics ? Ou le gouvernement entier qui n’a pas donné assez de moyens pour ce secteur ?
En tout état de cause, il y a moyen de remonter la pente et trouver le responsable. Malheureusement, il faut déplorer que la guerre des commissions prime sur la vie des citoyens. Car, comment expliquer que les stocks s’épuisent sans constater le besoin de nouvelles commandes de poches de sang ? Ou encore, comment expliquer les commandes goutte à goutte des poches de sang : 600 par ici, 1200 par-là, ainsi de suite pour un pays doté d’infrastructures sanitaires suffisantes comme aime à le venter le numéro un burundais ?
Déplorable encore, c’est le silence complice de nos hautes autorités. Comme perchés dans leur sphère extra- terrestre, aucune autorité n’a daigné faire le déplacement sur les lieux des désastres, ne fût- ce que pour consoler les familles éprouvées ou faire un discours à la nation.
D’aucun ne cesse de s’interroger sur la place accordée à l’intérêt humain dans le choix de nos priorités. Comme si le gouvernement contrôlait l’action du parlement, des ministres se plaisent à raconter des ragots aux députés de l’hémicycle peu inhabituel de Kigobe. L’exemple le plus récent est celui du ministre en charge de l’Environnement qui prend comme priorité le remboursement des arbres fruitiers au détriment des populations du site de Gatunguru sous menaces d’éventuelles inondations à l’approche des saisons des pluies.
Tout porte à croire que la légèreté est devenue un mode de gouvernance du gouvernement mais surtout du parlement censé contrôlait, sous d’autres cieux, l’action du gouvernement.
Devant ce tableau sombre, il n’est point de se poser des questions. Que celui ou celle qui se sent responsable de cette ignominie prenne le courage en main et démissionne. Le cercle n’est pas fermé. S’il s’avère que c’est la faute à tout le gouvernement, qu’il fasse autant ! Mais avant tout cela, il faut demander le pardon au peuple burundais tant éprouvé.
Lu par Palice Ndimurukundo
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