Cinq infirmiers sur treize burundais qui prestent au centre de santé de l'ONG ARC ont suspendu les activités depuis la semaine dernière. Certains d'entre eux expliquent que leur prime d'encouragement a été revue à la baisse. Au moment où ils recevaient 18mille par mois, pour le moment ils ne totalisent pas la somme, du fait que les jours de travail ont été diminués. Les responsables de ARC leur ont dit que chaque infirmier doit avoir quelques jours de repos mais qui ne seront pas payés. Même traitement quand un infirmier s'absente au service pour des cas de maladie. Ayant constaté que leur prime est diminuée alors qu'elle n'était même pas suffisante, certains ont jugé bon de suspendre les activités. Pour le moment, recevoir des patients qui viennent se faire soigner n'est pas chose facile suite à l'effectif, comme celui-ci le témoigne.
‘’Il nous est difficile de nous faire soigner. On peut venir et retourner à la maison sans bénéficier de soins médicaux. C'est à dire que la situation n'est pas bonne. Nous sommes inquiets parce que notre santé peut se détériorer si ces infirmiers continuent à partir’’, regrette un malade alité dans le centre de santé à Mahama.
Un des patients, hospitalisé depuis deux mois dans ce centre de santé, fait savoir que le départ de ces infirmiers est un problème sérieux, dans la mesure où ceux qui viennent pendant la nuit ne peuvent pas être soignés.
‘’Ce sont les infirmiers burundais qui assurent la garde. S'il y a des gens qui viennent la nuit, ils ne trouvent pas d'infirmier pour les accueillir et traiter leurs maladies. Nous demandons que l'on enquête sur les mobiles de ces départs des infirmiers parce qu'il ne faut pas négliger la vie humaine’’, libère un malade.
Ces informations sont confirmées par Jacqueline Murorunkwere, présidente du comité de santé au camp de Mahama.
Cette responsable des réfugiés dans ce camp indique que c'est la population qui en est victime.
‘’On dit qu'ils sont partis car le travail des week-ends n’est pas rémunéré. La raison avancée est qu'on ne peut pas travailler du 1er au 30 du mois parce que la loi ne le permet pas. Mais comme on leur a dit que les week-ends ne seront pas payés, certains ont abandonné le travail. Ce sont les réfugiés qui en subissent les conséquences’’.
Les informations en provenance de ce camp des réfugiés burundais de Mahama disent que ces infirmiers partent pour le Kenya où ils espèrent trouver un emploi mieux rémunéré.