La rupture répétitive de stocks de bactrim dans certains centres de lutte contre le VIH et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH à Bujumbura, inquiète les personnes vivant avec ce virus.
Dénommons Charlène une de ces malades rencontrée dans un de ces centres pour garder son anonymat. « Quand les ARV sont pris régulièrement, les infections opportunistes (tuberculose, chancre mou, syphilis, zona, diarrhée, etc.), ne sont pas fréquentes. » Déplore-t-elle. Elle fait savoir que les bactrim qui aident à se prévenir contre ces maladies secondaires ne sont plus disponibles comme à l’accoutumée.
Un autre patient rencontré se lamente de l’absence de l’approvisionnement nutritionnel dont il bénéficiait antérieurement. Il précise que les séropositifs ont souvent faim quand ils sont sous traitement ARV. Il affirme que les personnes sous ARV ne reçoivent plus l’huile de coton, la farine de maïs, le haricot et le lait pour les femmes allaitantes et enceintes. Ces patients demandent que le gouvernement instaure un système de financement des activités génératrices de revenus pour faciliter leur autonomie financière.
Ces inquiétudes sont confirmées par les médecins affectés dans ce secteur. Selon eux, la cause des ruptures de stock des bactrim dans certains centres de prise en charge est consécutive au fait que l’Etat ne donne plus ces médicaments en quantité suffisante. La petite quantité disponible est donnée aux femmes enceintes pour protéger les fœtus contre le VIH/SIDA.
Pour le soutien nutritionnel, c’est le PAM qui distribuait le kit aux différentes structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Chacun recevait mensuellement 30 kg de farine de maïs, 30 kg de haricots et 5 litres d’huile de coton pour les femmes allaitantes et les femmes enceintes.
Aujourd’hui, cette quantité a été diminuée de 6 fois pour la farine de maïs et le haricot, et de 5 fois pour l’huile de coton, c’est-à-dire de 30 kg à 5 kg et de 5 litres à 1 litre. Ces patients bénéficient également de 3 kg de farine pour bouillie, ajoute-t-il.
Selon ces médecins, en conséquence, certaines femmes enceintes et celles allaitantes refusent de continuer de prendre les ARV parce que, expliquent-t-elles, ces médicaments nécessitent d’être pris après avoir mangé alors qu’elles sont indigentes. Dans ce cas, ces patientes s’exposent aux infections opportunistes et augmentent les risques que leurs enfants soient contaminés.
Nos sources parmi les médecins qui suivent régulièrement ces porteurs du VIH/SIDA, appellent le gouvernement à redoubler d’efforts pour rendre disponibles ces médicaments et au PAM de majorer le kit pour ces vulnérables. Ils demandent également aux bailleurs potentiels un soutien financier pour le bon déroulement des activités des centres pour la prise en charge efficace des personnes vivant avec le VIH/SIDA.