A quoi ressembleront-t-ils les jours qui vont suivre la confirmation de la candidature du président Nkurunziza à sa propre succession ? C’est la question qui se lit sur tous les visages des Burundais. Est-ce les manifestations, la Cour constitutionnelle, les élections ou la Communauté internationale qui vont trancher ce différend qui plane de nouveau sur le Burundi et sa population ? Espérons qu’il y aura moins de dégât pour le peuple burundais qui vient à peine de sortir d’une guerre civile.
Pierre Nkurunziza vient d’être choisi par son parti CNDD-FDD au cours d’un congrès de ce parti présidentiel. Le congrès a débuté vers 9h par le discours du président de ce parti, Pascal Nyabenda. Ce dernier a pointé du doigt ceux qui veulent manifester contre la candidature du président Nkurunziza et il les a comparés à ceux qui veulent perturber les élections. Le congrès s’est ensuite déroulé à huis clos sans les journalistes. Mais à l’intérieur comme à l’extérieur de la permanence nationale du parti CNDD-FDD, des chants et des écriteaux étaient à la gloire du président Nkurunziza incitant à son vote. Toutes les rues menant vers le rond point dédié aux Nations Unies étaient bloquées par la police en compagnie cette fois-ci des jeunes Imbonerakure. C’est vers 13h20 que les congressistes sont sortis de la permanence nationale annonçant le choix par acclamation du président Nkurunziza aux présidentielles de 2015 pour le compte du parti CNDD-FDD au pouvoir depuis 2005. Dans son discours prononcé quelques minutes après à la presse, le candidat Nkurunziza a déclaré qu’il est déterminé à aller jusqu'au bout des élections malgré les contestations de sa troisième candidature. Nous avons passé même dans des bombes durant la guerre, a fait savoir le président Nkurunziza.
Les appels à la manifestation se multiplient
Les associations réunies dans la campagne « Halte au troisième mandat de Pierre Nkurunziza » appellent la population burundaise de répondre massivement dans les manifestations prévues ce dimanche. Vital Nshimirimana, représentant du Forum pour Renforcement de la Société Civile « FORSC »qui dit au nom de ces associations ajoute que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza n’a d’autres visées que le retour au colonialisme.
Et pour Tatien Sibomana, porte-parole de l’UPRONA non reconnu par l’Etat, le fait de briguer un troisième mandat par Pierre Nkurunziza constitue une violation de la loi et de la Constitution. Ce politicien appelle également la population à contester ce vote en répondant en masse dans les manifestations de ce dimanche.
Toute personne qui est contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ainsi que tous que tous ceux qui sont pour une démocratie durable sont appelés à manifester dès que Pierre Nkurunziza annoncera sa candidature. Déclaration de Jérémie Minani, candidat indépendant aux élections présidentielles. Selon lui, les manifestations débuteront ce dimanche matin à la gare du nord et demande aux manifestants d’identifier les policiers qui vont les malmener afin que la Communauté internationale soit témoin. Quant à la protection de ses membres, Jérémie Minani indique que cette tâche revient aux forces de sécurité qui doivent protéger.
La confiance en la Cour constitutionnelle est minime
Ainsi si le président Pierre Nkurunziza brigue un troisième mandat, il passerait outre aux multiples conseils prodigués par les différents partenaires du Burundi. En tout état de cause, le parti CNDD-FDD ainsi que les pro-Nkurunziza estiment que seule la Cour constitutionnelle va statuer sur la légalité ou non de cette candidature. Cependant, cette Cour constitutionnelle reflète l’image du procès Hussein Radjabu, ancien numéro un du parti CNDD-FDD.
La crainte des jeunes Imbonerakure armés est réelle
Entretemps, les burundais continuent à fuir massivement vers le Rwanda. Un bon nombre d’habitants de la ville de Bujumbura et d’autres villes de l’intérieur doivent faire escale à Kirundo. En commune Mbuye en province Muramvya, 15 ménages du site de Kabuye ont fui leur site pour se diriger au site des déplacés situé au chef-lieu de la colline Mutaho en province Gitega. Ils disent craindre pour leur sécurité suite à la situation politique qui prévaut actuellement ainsi qu’une probable distribution d’armes aux jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.