L’on trouve ces gens presque dans tous les coins, milieux publics et devant les magasins dans la ville de Ngozi. Depuis la matinée, certains forment des groupes à l’entrée du magasin Khalfan, en face du marché central de Ngozi, autour dudit marché et aux parkings des automobiles. Après midi, ils sillonnent les bistrots pour les rendez-vous de travail ou tout simplement pour boire une bière.
« Ce phénomène s’est aggravé avec la multiplication des universités privées », nous indique un enseignant de l’Université de Ngozi. Chaque année, poursuit t-il, les étudiants (licenciés ou non), quittent les universités : « Ils s’orientent dans le monde du travail alors que la politique nationale de la création d’emploi dans notre pays reste jusqu’ici limitée ».
« Même le domaine de l’enseignement est devenu saturé actuellement », précisent les enseignants résidant dans la ville de Ngozi. Ces éducateurs indiquent que, pour le moment, les critères d’engagement au niveau du Ministère de l’Education Nationale varient selon les promotions. Ils indiquent que parmi ces chômeurs, y figurent même les enseignants des promotions antérieures.
Pour avoir du travail, il faut d’abord être membre d’un parti politique. Les diplômes après !
C’est le constat fait par un certain Nahimana, joueur d’« igisoro », rencontré en face des bistrots au lieu communément appelé « Kubihevyi ». Ce chômeur originaire de la zone Gatare, commune Busoni province de Kirundo affirme avoir un diplôme universitaire. Il vient de passer 3 ans en quête de travail mais sans succès. Il affirme qu’il n’obtient pas de travail parce qu’il n’est pas partisan politique.
Pour lui, les diplômes d’écoles et les compétences dans le domaine du travail n’ont plus d’importance actuellement. « Il suffit d’avoir des connaissances avec les autorités d’un parti politique auquel tu adhères et tu trouves aussitôt du travail », poursuit Nahimana. Il demande au Gouvernement de revoir la façon dont l’octroi du travail est organisé parce qu’il y’a certains chômeurs qui en sont toujours victimes.
L’administration reconnaît que les initiatives du Gouvernement dans la politique de la création d’emploi sont toujours faibles suite au peu de moyens affectés. Toutefois, elle lance un appel aux chômeurs de s’organiser en associations de création d’emploi.