Selon les informations fournies par certains membres du parti au pouvoir CNDD-FDD, Edouard Nduwimana actuel Ombudsman burundais et ancien Ministre de l'intérieur, connu pour avoir divisé les partis politiques de l’opposition, est le principal architecte dans ce montage visant à attribuer la direction du parti MSD à une équipe soumise au CNDD-FDD.
L’Ombudsman sert de lien entre les exécutants du montage et le Président Pierre Nkurunziza, à qui il donne l'état d'avancement du montage, expliquent nos sources. Son successeur au ministère de l’intérieur, Pascal Barandagiye, est chargé de faciliter le travail des exécutants qui sillonnent le pays pour récolter les signatures pour la pétition des prétendus membres du MSD.
Le président de l’Assemblée Nationale, Pascal Nyabenda, s'occupe de trouver au sein de son parti les personnes qui occuperont les nouveaux postes de dirigeants du MSD, une fois l’actuelle direction du parti d’Alexis Sinduhije évincée.
Nos sources au sein du parti au pouvoir révèlent aussi le rôle joué par le Général Audace Nduwumusi surnommé Goliath, chef de cabinet à la Présidence de la République du Burundi chargé des questions de sécurité. « Il est chargé d'assurer la sécurité des exécutants dans la collecte des signatures pour la pétition. Il donne ordre aux agents de la police et du Service national des Renseignements pour les accompagner et assurer leur sécurité. C'est lui qui facilite les agents du Service secret pour pénétrer dans les prisons et recruter les membres du MSD qui doivent adhérer de gré ou de force à ce montage », expliquent les mêmes sources.
Dans ce plan, des membres de la ligue Imbonerakure du CNDD-FDD sont chargés de sensibiliser les autres Imbonerakure pour se faire passer pour des militants du MSD le moment venu. Cette tâche a été confiée à Sylvestre Ndayizeye, ancien Gouverneur de la province Karusi et commissaire au Trésor du parti présidentiel.
Le financement de l’opération revient à Lazare Mvuyekure, ancien Secrétaire Général du parti CNDD-FDD. D'après les mêmes sources, des membres du parti MSD sont « contraints » d'apposer leur signature sur la pétition ; à défaut de quoi, ils sont menacés d’exécution. Cependant, d’anciens membres du parti MSD sont associés à ce montage dont Olivier Butoyi de la province Bubanza, Pascal Nyabenda qui est plébiscité pour diriger les nouveaux organes du parti MSD, ainsi qu'une certaine Jeanine qui était parmi les responsables du parti MSD en province Ruyigi.
Nos sources ajoutent que d’anciens journalistes de la RPA qui, au début de 2015 avaient claqué la porte pour aller servir les Services secrets burundais, font partis du plan visant à écarter la direction actuelle du parti MSD. Nos sources citent Florine Mukeshimana, qui travaille au service communication de l'Assemblée nationale et récemment nommée membre du Conseil national de la communication ; Jean-Pierre Nsabimana, Emmanuel Ndamwizigiye et Merveille Sindayigaye qui sont tous trois des collaborateurs du SNR.