Bujumbura : Le travail des enfants persiste malgré les promesses de protection

Les engagements répétés des autorités burundaises et les conventions internationales en faveur des droits de l’enfant ne permettent pas d'améliorer la réalité quotidienne de nombreux enfants dans les rues de Bujumbura et d'autres régions du Burundi. Des centaines d’enfants errent toujours dans les rues, livrés à eux-mêmes, en quête de moyens de subsistance dans un environnement marqué par la pauvreté, l’indifférence et l’exploitation.
Autour des arrêts de bus, devant les centres commerciaux ou encore les marchés de la capitale économique, de petits groupes d’enfants sont visibles chaque jour. Certains survivent en portant des charges lourdes pour des commerçants ou des particuliers, des tâches qui dépassent manifestement leurs capacités physiques et mentales. Pour les citoyens, cette situation constitue une atteinte flagrante aux droits fondamentaux de ces jeunes.
Au-delà de la rue, ces enfants se retrouvent également dans des situations plus discrètes, mais tout aussi abusives. Dans plusieurs foyers privés, ils sont employés comme domestiques ou aides ménagères. Les témoignages recueillis révèlent des conditions de travail éprouvantes, des journées interminables, souvent pour des salaires dérisoires, parfois inexistants. Ce phénomène, bien que souvent ancré dans certaines pratiques culturelles, reste une forme d’exploitation prohibée par la loi.
Le phénomène ne s’arrête pas là. Dans de nombreux restaurants de quartiers populaires, garages et ateliers de soudure, des enfants travaillent sans relâche, souvent au détriment de leur santé, de leur sécurité et de leur avenir. Privés d’éducation, exposés aux risques d'accidents et de maladies, ces jeunes mènent une existence alarmante.
Des habitants de Bujumbura demandent aux autorités d’agir plus fermement. Ils réclament des inspections régulières dans les foyers et entreprises soupçonnés d’employer des enfants, ainsi qu’une application stricte des lois en vigueur sur la protection de l’enfance.
Plus préoccupant encore, des cas récents d’enfants mobilisés dans des campagnes de propagande politique ont été rapportés. Plusieurs sources affirment que des jeunes mineurs ont été utilisés pour des activités orchestrées par le parti au pouvoir, ce qui contrevient aux conventions internationales signées par le Burundi, notamment la convention relative aux droits de l’enfant et les normes interdisant l’implication des mineurs dans des activités politiques.
La journée de l'enfant africain a été célébrée au Burundi ce 17 juin.