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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Rutemba : Les pêcheurs face aux abus des Imbonerakure

Rutemba : Les pêcheurs face aux abus des Imbonerakure

Des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, sont accusés de harceler et d'extorquer systématiquement les habitants de la sous-colline Rutemba, zone Mugendo, commune Ntega, province de Kirundo. Les pêcheurs de la rivière Kanyaru sont particulièrement visés par ces agissements.

Le 1er décembre 2024, un groupe d'Imbonerakure a mené une opération de spoliation massive contre les pêcheurs locaux. Selon des témoins, ils ont confisqué la quasi-totalité des prises, volé l'argent des pêcheurs et saisi leur matériel de pêche. Un habitant rapporte : « Peu importe si un pêcheur avait attrapé 6 ou 10 poissons, ils prenaient presque tout. Ils ont aussi emporté tout l'argent que certains avaient sur eux, ainsi que du matériel de pêche. »

Cette action fait suite à un système d'extorsion mis en place deux semaines auparavant. Les Imbonerakure avaient convoqué les pêcheurs et exigé des paiements pour obtenir l'autorisation de poursuivre leurs activités. Chaque pêcheur devait verser 5 000 francs burundais, tandis que ceux disposant de zones de pêche plus étendues étaient contraints de payer 10 000 francs.

Les habitants identifient les principaux responsables de ces exactions : Marcel, le chef du groupe, son adjoint Bandanda, ainsi que Yorogo, Majangwa, Burende, Macumi, Havyarimana, Rukango et Gapensi. La population de Rutemba demande que ces Imbonerakure soient sanctionnés et remis dans le droit chemin.

Contacté par la rédaction de la RPA, l'administrateur de la commune de Ntega, Pierre-Claver Mbanzabugabo, affirme ne pas être au courant de ces pratiques. Il invite les victimes à se manifester auprès de l'administration pour que leurs cas puissent être suivis de près.

 

 

Kayanza : Le commissaire de police  Nyeganyega accusé d'extorsion

Kayanza : Le commissaire de police Nyeganyega accusé d'extorsion

Ce mardi 3 décembre 2024, le commissaire de police Moïse Arakaza, surnommé "Nyeganyega", est accusé d'avoir extorqué de l’argent à un commerçant de la colline Muciro, en le menaçant avec une arme. Les habitants de Kayanza exigent des sanctions immédiates contre cet agent, déjà pointé du doigt pour des violations des droits humains.

Selon des témoins oculaires, le crime s'est déroulé sur la colline Muciro, en commune Muruta. Le commissaire Arakaza a contraint un commerçant prénommé Emile à entrer dans sa boutique, où il l'a menacé avec un pistolet, exigeant une somme d'argent. Sous la contrainte, le commerçant a remis plus de 500 000 francs burundais au policier.

Les habitants de Muruta, témoins de la scène, demandent que des sanctions soient prises à l'encontre du commissaire Arakaza. Ils soulignent l'ironie de la situation où un agent censé protéger les citoyens devient une source d'insécurité.

Contacté pour commenter l'incident, Pascal Nshimirimana, commissaire provincial de police à Kayanza, s'est abstenu de tout commentaire.

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Photo : Le commissaire Moïse Arakaza

Bujumbura City Market : Des policiers accusés de racket et d’abus de pouvoir

Bujumbura City Market : Des policiers accusés de racket et d’abus de pouvoir

Les vendeurs de pagnes au marché Bujumbura City Market dit « Kwa Siyoni », situé dans la zone Ngagara, commune Ntahangwa de la mairie de Bujumbura, dénoncent les agissements de certains policiers qui perturbent leurs activités pour leur extorquer de l’argent. Ces agents sont accusés de fouilles abusives dans les échoppes et même de perquisitions illégales dans les ménages, sans aucun mandat légal. 

Selon les témoignages recueillis, un groupe composé de la commissaire Marie-Rose, chef des policiers sur place, d’un officier de police judiciaire (OPJ), et de deux policiers prénommés Muhamed et Thierry, est à l’origine de ces abus. Ce groupe agit en collaboration avec un Imbonerakure nommé Désiré, surnommé "Mwarabu". 

Les vendeurs décrivent un système bien rodé où ces policiers se répartissent le marché pour maximiser leurs gains. Désiré alias Mwarabu fouille les sacs des femmes et, lorsqu’il découvre des pagnes supposément frauduleux, il exige un pot-de-vin sous peine de conduire la personne aux policiers. Ces derniers, notamment l’OPJ et le policier Thierry, n’hésitent pas à pénétrer dans les échoppes pour saisir des marchandises. 

La commissaire Marie-Rose est quant à elle accusée d’organiser des fouilles jusque dans les domiciles des commerçants. Si des pagnes sont découverts, elle exige des sommes importantes allant de 100 000 à 200 000 francs burundais par mois sous peine d’emprisonnement ou d’entrave aux activités commerciales. 

Les commerçants rapportent également des menaces directes. Un témoin affirme que le policier Thierry s’est emparé par la force d’un pagne destiné à un client, en menaçant de tirer si on s’opposait à lui. Cette situation crée un climat de peur généralisée parmi les vendeurs.

Les vendeurs demandent le remplacement immédiat de ces policiers et l’expulsion de Désiré alias Mwarabu du marché Bujumbura City market. Ils craignent que la situation ne dégénère si aucune action n’est prise rapidement. 

Contactée par la rédaction, la commissaire Marie-Rose a nié toute implication dans ces pratiques, affirmant qu’elle n’est pas responsable des policiers en poste au marché Bujumbura City market.

Surpopulation carcérale à Cibitoke : Un cachot transformé en poudrière humaine

Surpopulation carcérale à Cibitoke : Un cachot transformé en poudrière humaine

Le cachot du commissariat provincial de police de Cibitoke, au nord-ouest du Burundi, fait face à une crise de surpopulation alarmante. Conçu pour accueillir 80 détenus, ce centre de détention hébergeait jusqu'à récemment plus de 176 personnes, dont 13 mineurs.

Les conditions de détention sont décrites comme inhumaines par les familles des détenus. « Ils s'assoient les uns sur les autres. C'est très honteux. Même les bétails ne sont pas traités de cette manière », témoigne un proche d'un détenu.

La surpopulation persiste malgré les transferts occasionnels. Un témoin explique : « Même si l'on transfère une cinquantaine de détenus, le chiffre se gonfle en un laps de temps. En moins d'une semaine, on en amène 80 autres. »

Les familles demandent aux autorités de visiter régulièrement le cachot pour constater la situation. Certains vont jusqu'à dire qu'ils préféreraient voir leurs proches mourir plutôt que de subir ces conditions.

Le procureur de Cibitoke, Jean-Paul Nsavyimana, nie l'existence d'une surpopulation, affirmant qu'il ne reste que 58 détenus après des transferts récents vers Bujumbura. Cependant, des sources locales contredisent cette affirmation, indiquant que le dernier transfert, effectué le 1ᵉʳ novembre, n'a concerné que 55 détenus sur plus de 120.

Cette situation soulève des questions sur le respect des droits humains et la nécessité d'une réforme du système carcéral dans la région.

 

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