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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : des ressortissants congolais dénoncent des arrestations arbitraires à Rugombo

Burundi : des ressortissants congolais dénoncent des arrestations arbitraires à Rugombo

Des habitants de la commune Rugombo, dans la province Cibitoke, alertent sur les conditions de plus en plus préoccupantes auxquelles font face certains ressortissants congolais. Selon plusieurs témoignages recueillis localement, ces derniers, majoritairement commerçants, subissent des arrestations arbitraires et des actes de racket de la part des forces de l’ordre burundaises.

Ces Congolais, en provenance de Bukavu, Kamanyola ou Uvira, empruntaient jusqu’à récemment un itinéraire direct aujourd’hui condamné. Désormais, leur nouveau passage les oblige à contourner par Luvunge et Rugombo, avant d’atteindre Kamanyola via la localité de Rukana. C’est précisément dans cette dernière localité que les incidents sont les plus fréquents.

D’après plusieurs sources, les commerçants congolais sont interceptés par des éléments de la police burundaise dès leur arrivée à Rukana. Ils sont systématiquement interrogés sur leur provenance. En mentionnant des localités comme Uvira ou Luvunge, ils se voient immédiatement accuser de liens supposés avec le mouvement rebelle M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Dès qu’ils les croisent, ils leur demandent d’où ils viennent. Et s’ils disent avoir quitté Uvira ou Luvunge, on les soupçonne directement d’être de mèche avec le M23. Ils sont arrêtés sur-le-champ », rapporte une source locale ayant requis l’anonymat.

Ces arrestations s’accompagnent de détentions dans des lieux de garde à vue non reconnus, avec pour objectif apparent de soutirer de l’argent aux personnes interpellées. « C’est une stratégie pour les dépouiller. On les emprisonne souvent sans procès ni explication. Et on ne sait pas toujours ce qu’ils deviennent ensuite », ajoute un autre habitant.

La majorité des personnes concernées étant des commerçants en transit, les pertes économiques sont importantes. La situation suscite également des tensions au sein de la population locale, où certains craignent des représailles contre les Burundais qui se rendent régulièrement en RDC pour y faire du commerce.

Inquiets de voir cette situation dégénérer, des habitants de Rugombo appellent les autorités burundaises à prendre des mesures urgentes pour protéger les droits des ressortissants congolais de passage. Ils soulignent que ces pratiques pourraient nuire aux relations diplomatiques et commerciales entre le Burundi et la République démocratique du Congo.

 

  Mugoboka II : les habitants dénoncent les exactions d’un fils de responsable du CNDD-FDD

Mugoboka II : les habitants dénoncent les exactions d’un fils de responsable du CNDD-FDD

Les habitants du secteur Mugoboka II, dans la zone Rohero de la commune Mukaza à Bujumbura, dénoncent les exactions et les injustices dont ils sont victimes de la part d’un de leurs voisins, un ancien militaire et  fils du responsable local du parti CNDD-FDD. Ils exhortent les responsables de la sécurité et de l’ordre à intervenir pour mettre fin aux agissements de cet homme qui agit en toute impunité dans le quartier.

Cet ancien militaire, connu sous le nom de Mugisha, est accusé de persécuter les citoyens de la colline Mugoboka 2. Selon une source locale, depuis sa révocation de l’armée burundaise, il n’a pas cessé de semer le désordre. Initialement, il se querellait uniquement avec les membres de sa famille, mais, depuis quatre mois, il s’en prend désormais à l’ensemble des habitants, leur extorquant de l’argent et les frappant sans raison. « Récemment, il a commis de graves forfaits. Il a frappé des gens croisés sur son passage et leur a volé de l’argent. Il a arrêté un vieillard, lui a volé son argent et l’a frappé, au point que sa jambe a gonflé pendant plusieurs jours. Il a aussi brisé les vitres de trois maisons de ses voisins », rapporte la source.

Les habitants ont saisi la police de la zone Muyira, qui a procédé à l’arrestation de Mugisha. Toutefois, le lendemain, son père, accompagné de membres des Imbonerakure, a obtenu sa libération. Selon les témoignages, les vêtements de Mugisha étaient encore couverts du sang des personnes qu’il avait frappées et blessées.

Les résidents de la colline Mugoboka 2 appellent les autorités administratives et judiciaires à intervenir pour mettre un terme à ces persécutions. Ils affirment que Mugisha bénéficie de la protection de son père, Ibrahim Ndiwumuryango, chef du parti CNDD-FDD sur leur colline.

« La semaine dernière, il a rejoint des personnes dans un bar et a frappé un homme à mort. Rien n’a été fait et les gens ne savent plus à qui s’adresser. Cet homme fait la pluie et le beau temps. À chaque fois qu’il est arrêté, il est aussitôt libéré, et il n’a pas peur de dire qu’il versera du sang. Que la justice fasse son travail », témoignent les habitants.

À ce jour, la rédaction de la RPA n’a pas encore pu joindre Florent Nkezabahizi, administrateur de la commune Mukaza, pour recueillir sa version des faits.

 

 Zambie : 149 Burundais arrêtés et emprisonnés à Lusaka lors d'une opération d'immigration

Zambie : 149 Burundais arrêtés et emprisonnés à Lusaka lors d'une opération d'immigration

149 Burundais ont été arrêtés entre le 9 et le 10 mai 2025 à Lusaka, capitale de la Zambie, lors d’une opération menée par le Département de l’Immigration zambienne. Ces ressortissants, considérés comme migrants en situation irrégulière, ont été appréhendés puis placés en détention dans plusieurs établissements pénitentiaires du pays.

Selon l’Observatoire National pour la Lutte contre la Criminalité Transnationale (ONLCT) « Où est ton frère ? », les personnes interpellées ont été arrêtées manu militari avant d’être transférées dans différentes prisons, dont Kamwala Prison et la Centrale Prison à Lusaka, ainsi que Mukobero Prison et Mwembeshi Prison.

Dans un communiqué publié le 16 mai, l’ONLCT s’est dit profondément choqué par ces arrestations. L’organisation affirme que les droits fondamentaux de ces Burundais risquent d’être bafoués et appelle les autorités burundaises à intervenir.

« Nous demandons au gouvernement de dépêcher une délégation multisectorielle de haut niveau à Lusaka, en collaboration avec les autorités zambiennes, afin d’assurer le monitoring des cas, négocier un traitement digne, leur libération et leur rapatriement immédiat », a déclaré Me Prime Mbarubukeye, président de l’ONLCT.

L’organisation insiste également sur la nécessité de respecter les conventions internationales relatives à la protection des migrants et appelle à une action concertée pour garantir un traitement humain aux détenus.

 Liberté de la presse au Burundi : une dégradation alarmante et un climat de peur persistante

Liberté de la presse au Burundi : une dégradation alarmante et un climat de peur persistante

Le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), à la veille de la Journée internationale dédiée à la liberté de la presse, confirme une régression préoccupante au Burundi. Le pays a chuté de 17 places, passant de la 108 à la 125 position sur 180 pays évalués, avec un score global qui s’est effondré de 6,34 points, passant de 51,78 à 45,44 en 2025. Cette chute reflète un recul généralisé sur tous les indicateurs clés : politique, économique, législatif, social et sécuritaire.

L’exercice du journalisme au Burundi est devenu particulièrement périlleux. Cette année, deux femmes journalistes ont été condamnées à des peines de prison ferme pour « atteinte à l’intégrité du territoire national », l’une d’elles étant toujours en détention. Une centaine de journalistes vivent en exil depuis près de dix ans, fuyant les persécutions et les pressions politiques.

RSF dénonce une surveillance étroite de la presse par les autorités, avec une ingérence marquée dans le fonctionnement et la désignation des membres du Conseil national de la communication (CNC). Le récent code de conduite des médias à l’approche des élections impose des restrictions draconiennes, notamment l’interdiction de publier des résultats partiels sans l’aval de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces mesures sont perçues comme des outils de musellement de la liberté d’expression.

Le régime burundais a instauré une véritable culture de la peur, tant dans la société que dans les rédactions. Les journalistes sont considérés tantôt comme des « patriotes à former », tantôt comme des « ennemis de la nation » s’ils résistent à la ligne officielle. Malgré la libération récente de la journaliste Floriane Irangabiye, la situation globale reste critique. La menace d’arrestation, d’agression ou de harcèlement pèse quotidiennement sur la profession. Les journalistes arrêtés sont systématiquement accusés d’« atteinte à l’intégrité du territoire national », tandis que les auteurs d’exactions bénéficient d’une totale impunité. L’affaire Jean Bigirimana, journaliste disparu en 2016, illustre ce climat : neuf ans après les faits, aucune enquête sérieuse n’a été menée, malgré le changement de régime en 2020.

Violences et impunité : des cas emblématiques

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la Maison de la Presse du Burundi a accueilli une rencontre entre professionnels des médias et représentants des institutions de régulation. La présidente, Mireille Kanyange, a fermement condamné les violences récentes contre les journalistes, citant notamment l’agression de Willy Kwizera (Bonesha FM) à l’Université du Burundi, ainsi que l’arrestation de ce dernier et d’Ahmad Massoud Mugiraneza (Radio Nderagakura) alors qu’ils couvraient un sit-in à Kinama. Elle a appelé les autorités à réagir rapidement pour protéger les journalistes et garantir l’accès à l’information.

La présidente du CNC, Espérance Ndayizeye, a de son côté, pointé la précarité des conditions de travail des journalistes. De nombreux organes de presse peinent à rémunérer leurs employés, certains journalistes accusant jusqu’à six mois d’arriérés de salaire. Elle a insisté sur la nécessité de respecter la législation en vigueur et d’offrir des contrats de travail dignes.

Le thème retenu cette année par l’UNESCO pour la Journée mondiale de la liberté de la presse est centré sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias, une problématique mondiale qui suscite des débats sur l’avenir du journalisme à l’ère numérique.

 

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