Trois membres d’organisations de rescapés arrêtés à Bujumbura : une arrestation liée à des tensions internes

Trois jours après leur arrestation à l’aéroport international Melchior Ndadaye de Bujumbura, Florence Rutamucero, présidente de l’association des anciens élèves rescapés du massacre de Kibimba, André Bizoza, président de l’association des rescapés de Buta, et Elvis Nshimirimana, responsable technique de la même organisation, restent détenus dans des conditions mystérieuses.

Ces trois militants ont été interpellés vendredi 13 juin alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre à Nairobi, au Kenya, pour une mission professionnelle organisée par la coopération allemande GIZ. À leur arrestation, ils ont été accusés d’atteinte à la sûreté de l’État.

Selon nos sources, cette arrestation fait suite à une plainte de Côme Ndikumana, président du Collectif des associations pour la réconciliation et l’appui aux victimes des conflits sociopolitiques au Burundi (CARAVI), qui, frustré de ne pas avoir été sélectionné pour participer au projet, a saisi les services de sécurité afin qu’ils enquêtent sur les conditions de ce déplacement.

Alors que les autres participants ont poursuivi leur voyage, seuls ces trois militants ont été arrêtés. En dehors des perdiems versés pour cette mission, aucun autre motif officiel ne justifie ces interpellations.

Florence Rutamucero est incarcérée à la Brigade Spéciale de Recherche (BSR), où elle n’a pas pu être entendue ce lundi. André Bizoza et Elvis Nshimirimana sont détenus à la Police Judiciaire de Jabe, où ils ont passé la journée à répondre aux interrogatoires.