Rentrée scolaire 2025-2026 : un début marqué par de nombreux défis

La rentrée scolaire 2025-2026 a eu lieu ce lundi 15 septembre dans tout le pays. À Bujumbura, elle a été fortement perturbée par une pénurie de carburant qui a compliqué le transport des élèves. Aux arrêts de bus, de longues files d’attente se formaient et les rares véhicules disponibles peinaient à répondre à la demande.
Dans le nord de la ville, aucun bus n’était disponible et de nombreux parents ont dû accompagner leurs enfants à pied, témoigne un habitant. Dans le sud, certains ont eu recours aux taxis-voitures, mais les tarifs étaient élevés, explique un habitant de la zone Kanyosha.
Ceux qui ont réussi à rejoindre le centre-ville ont rencontré des difficultés pour se rendre jusqu’aux établissements scolaires. « Les élèves étaient nombreux aux parkings, mais aucun bus n’était disponible. La situation était pratiquement ingérable », ajoute un parent. Des problèmes similaires ont été signalés dans les transports vers l’intérieur du pays, où certains enfants ne savaient pas comment rejoindre leurs écoles.
Au niveau national, certains établissements scolaires, notamment ceux à régime d’internat, font face à de nombreux manques : nourriture, eau potable, matelas, lits et enseignants. Le président de la Fédération nationale des syndicats du secteur de l’enseignement et de l’éducation du Burundi (FNASEEB), Antoine Mamuna, précise que malgré le recrutement de 2 300 enseignants et la distribution de bancs-pupitres, les besoins restent largement insatisfaits.
« Entre les 2 300 enseignants engagés et les plus de 10 000 nécessaires, l’écart est considérable. Les départs en retraite et les cas de désertion compliquent la situation », indique Antoine Mamuna. Il souligne également que le manque de salles de classe et de supports pédagogiques, comme les livres partagés par plusieurs élèves, rend l’apprentissage difficile.
Le président de la FNASEEB dénonce une mesure prise par le gouverneur de la province de Buhumuza obligeant les élèves à porter des chaussures fermées accompagnées de chaussettes. « Cela risque de priver certains enfants de leur droit à l’éducation et d’aggraver le phénomène d’abandon scolaire », explique-t-il.
Le phénomène d’abandon scolaire est déjà préoccupant. L’année dernière, certaines écoles ont enregistré des chiffres élevés, notamment à Nyanza-lac en province Burunga : 122 élèves à l’école fondamentale Mabanda et 114 à l’école fondamentale Ruvuga.
Antoine Mamuna rappelle que la gestion des mutations et redéploiements des enseignants reste problématique et que le gouvernement doit trouver des solutions durables pour garantir l’accès à l’éducation à tous les enfants, riches ou démunis. Dans une correspondance du 12 septembre adressée aux directeurs provinciaux de l’enseignement par le ministre de l’Éducation et de la Recherche scientifique, il leur recommande d’annuler toutes les mutations décidées depuis juillet 2025, estimant qu’elles ont été effectuées sans respecter les orientations qui leur avaient été données.
L’année scolaire 2025-2026 a été officiellement lancée par le ministre de l’Éducation et de la Recherche scientifique, François Havyarimana, à l’École supérieure de Busiga, dans la province de Butanyerera. Il a indiqué que de nouvelles écoles à régime d’internat seront créées et, se référant au rapport des experts, il a précisé que plusieurs aspects du système éducatif doivent être réformés afin d’améliorer la qualité de l’enseignement pour cette année.