Élections législatives : des inquiétudes à Bujumbura sur un éventuel blocage des réseaux sociaux

À quelques heures du scrutin législatif prévu ce jeudi 5 juin au Burundi, une partie de la population de la mairie de Bujumbura redoute un éventuel blocage des plateformes de communication en ligne. Des utilisateurs de réseaux sociaux tels que WhatsApp et Facebook craignent qu’un accès libre à ces outils soit restreint pendant la journée électorale.

Selon les témoignages recueillis, ces inquiétudes s’appuient sur les expériences passées, notamment lors des élections de 2015, où plusieurs réseaux sociaux avaient été temporairement bloqués. La population redoute que cette stratégie soit une nouvelle fois utilisée pour limiter la circulation d’informations sur le déroulement du vote dans les différents bureaux.

« Le jour des élections, ils coupent l’électricité, ils coupent la connexion internet au point qu’il devient impossible d’accéder à WhatsApp, Facebook et aux autres réseaux sociaux. Pour le moment, nous attendons de voir ce qui va se passer, mais nous pensons qu’ils vont le faire à nouveau, car cela est devenu leur moyen de truquer les urnes. Pire encore, les connexions au Burundi ne sont d’ailleurs pas stables. Même lors d’un simple appel, les coupures et les parasites dans le son de votre interlocuteur ne manquent pas », témoigne un habitant de Bujumbura.

Pour contourner d’éventuelles restrictions, certains habitants déclarent avoir déjà installé des applications VPN sur leurs téléphones portables, afin de pouvoir accéder aux réseaux sociaux en cas de blocage.

Les craintes ne se limitent pas à la capitale économique. Selon des sources contactées dans plusieurs provinces, les mêmes préoccupations sont partagées à l’intérieur du pays, où des habitants se préparent également à d’éventuelles perturbations de la connexion internet le jour du vote.