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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les politiciens en exil toujours engagés à poursuivre le combat pour le rétablissement de la démocratie

En 2015, une crise socio-politique et sécuritaire a éclaté au Burundi suite au 3ème mandat présidentiel de feu Pierre Nkurunziza. Un mandat vivement contesté par la population et en réponse à la contestation une violente répression du pouvoir s’en est suivi faisant des morts et poussant de nombreux burundais à l’exil. Cependant, les exilés ne se sont pas résignés à leur situation. Un des politiques en exil qui milite pour la restauration des accords d’Arusha nous parle de la paupérisation de la société burundaise depuis 2015, et du combat politique qu’il mène toujours.

Emmanuel Ndereyimana, membre du parti UPD-Zigamibanga dit avoir débuté ses pas en politique très jeune à l’époque du parti unique Uprona. En grandissant, il s’en est dissocié car ne croyant pas à ses pratiques politiques. Il se désolidarise d’avec la politique et débute sa carrière professionnelle dans la fonction publique. Mais son monde bascule après l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993 en qu’il avait fondé son espoir de changement au Burundi. Des tueries s’en sont suivies, plongeant dans le noir le Burundi et sa démocratie naissante. C’est à cette époque qu’Emmanuel Ndereyimana a décidé de choisir de faire la politique plutôt que d’attendre d’être tué par elle sans l’avoir pratiqué : « Mon objectif était de contribuer au changement dans le pays pour que les pratiques d’injustice et de maltraitance ciblées soient éradiquées au Burundi. » 

Dans sa lutte politique, il a milité pour le parti Cndd-Fdd durant la campagne électorale de 2005, des élections remportées par le même parti. De 2005 à 2007, il a travaillé comme chef du protocole au Sénat. A partir de 2007, des mésententes se sont observées au sein du parti allant jusqu'à évincer le président du parti de l’époque Hussein Radjabu qui fut même emprisonné. Ses proches, dont Emmanuel Ndereyimana, furent radiés du parti et des postes de travail qu’ils occupaient.

« Le Cndd-Fdd avait dévié de son éthique et de la mission qu’il s’était donné. J’ai discuté avec d’autres militants chassés du parti présidentiel pour s’organiser et poursuivre notre lutte politique. C’est ainsi qu’on a intégré l’UPD-Zigamibanga qui existait déjà car on savait très bien que si on créer un nouveau, il ne sera jamais agrée par le pouvoir », dit Emmanuel Ndereyimana.

Selon lui, le parti présidentiel a failli à sa mission de protéger les burundais et d’améliorer leur quotidien : « Le Cndd-Fdd avait promis de réhabiliter les routes des zones rurales pour faciliter les échanges commerciaux entre les communes et les provinces, mais rien n’a été fait en témoigne l’état actuel des routes et les ponts. Le Burundi possède des grands médecins mais le pays n’investit pas dans le matériel médical tout comme dans les infrastructures ; ce qui fait qu’il y a fuite de cerveau. Dès son arrivée au pouvoir, le Cndd-Fdd a fermé le peu d’usines que le Burundi avait, renvoyant du coup des centaines d’employés au chômage. Seul un groupe d’individus en a profité, c’est le cas du Cotebu, Verrundi, Lovinco, et d’autres. »

Malgré l’exil, Emmanuel Ndereyimana dit garder sa vision politique pour le Burundi. Avec d’autres acteurs politiques, ils ont créé une coalition nommée CFOR-Arusha qui milite pour le rétablissement des accords de paix et de réconciliation tenus à Arusha en Tanzanie : « Un jour viendra où les burundais seront rétablis dans leur droit. On fait tout notre possible pour que les accords d’Arusha ne soient pas oubliés. Quand le pays était gouverné au regard de ces accords, il n’y a jamais eu de plaintes sauf ceux qui cherchent uniquement leurs intérêts. »

Le nouveau pouvoir d’Evariste Ndayishimiye en place depuis 2 mois ne présage aucun changement d’après Emmanuel Ndereyimana : « Le nouveau président dit dans ses discours qu’il marchera dans les pas de son prédécesseur, donc rien de nouveau de bien à s’attendre de lui. Ils n’ont pas encore désarmé la jeunesse Imbonerakure qui commet des exactions et qui ont été formée dans la brousse à l’Est de la RDC. »

Pour Emmanuel Ndereyimana, le gouvernement burundais devrait au moins user de la diplomatie afin d’arriver au changement : « Si Evariste Ndayishimiye voudrait que tous les burundais soient rapatriés, il devrait être plus diplomate dans ses discours. Tu ne peux appeler les réfugiés à rentrer chez eux et les qualifier en même temps d’ennemis du pays, cela est un paradoxe. De plus, ceux qui rentrent au pays sont soit pillés de leurs biens, soit emprisonnés, pire tués. Ceux qui y échappent retournent en exil pour sauver leurs vies. J’apprécie les burundais restés au pays qui essayent de survivre aux maux causés par le Cndd-Fdd, qu’ils tiennent bon les choses finiront par changer. A ceux qui sont en exil, qui ne se laissent pas duper car rien n’a changé au Burundi. S’il y a un changement, ils rentreront d’eux-mêmes sans attendre l’appel du gouvernement. Aujourd’hui, on entend toujours des meurtres commis dans le pays sans réprimande, les prisonniers politiques toujours derrière les barreaux, les radios vandalisées non rétablies, les organisations de la société civile toujours muselées, les opposants politiques poussés à l’exil et contraints d’y restés. Pour moi, la lutte continue et il est temps que les choses changent », Conclut Emmanuel Ndereyimana, homme politique burundais en exil.                                                        

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