En date du 29 Juillet 2016, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2303 qui autorisait le déploiement à Bujumbura et dans tout le Burundi, pendant une période d’une année, d’un effectif maximum de 228 policiers des Nations Unies.
Au regard de la déclaration de l’ONU après cette adoption, la composante de la police des Nations Unies était chargée de surveiller la situation sécuritaire et d’appuyer le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme dans la collecte des informations sur les violations des Droits de l’Homme au Burundi.
La réaction du gouvernement burundais n’avait pas tardée, Bujumbura opposant un refus catégorique à toute idée de déployer une police sur son territoire. La résolution ayant été adoptée sous le Chapitre VI, l’ONU ne disposait plus de marge de manœuvre car ce déploiement devait effectivement être consenti par le gouvernement du Burundi.
Une année après son adoption, cette résolution n’a pas toujours été appliquée malgré la détérioration des droits humains au Burundi.
En principe, révèle une source diplomatique, « l’ONU aurait dû faire recours au Chapitre VII qui autorise les Nations Unies au déploiement d’une force d’intervention même en l’absence du consentement du pays concerné ».
Cette option aurait eu également moins de chances d’aboutir, suite à l’éternelle division entre le bloc occidental et le bloc Chine-Russie appuyé par les pays africains membres tournants du Conseil de sécurité de l’ONU. Actuellement, poursuit la même source diplomatique, « l’ONU se trouve dans l’impasse dans la mesure où le mandat de la résolution expire dans une vingtaine de jours sans que cette résolution ai été appliquée ».
D’après des sources diplomatiques, l’ONU aurait opté pour la « renégociation » d’une autre résolution avec le gouvernement de Bujumbura ; pour pondre un nouveau texte qui devrait remplacer la résolution 2303.
C’est ce qui serait par ailleurs le sujet au centre des discussions entre les autorités burundaises et Michel Kafando, le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Burundi qui a séjourné la semaine dernière à Bujumbura.