Muyinga : Camp de Mukoni, cible d’une attaque ?
janvier 25, 2017
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C’est vers 2 heures du matin ce mardi 24 Janvier 2017 que des coups de feu ont été entendus à Muyinga, au camp militaire de Mukoni. La confusion règne sur le déroulement des faits, les habitants du chef-lieu de la province Muyinga affirment qu’ils s’agissaient d’une attaque ; mais le porte-parole de l’armée donne une toute autre version : « tentative de vol ». Cependant, d’autres sources indiquent que c’est un montage pour procéder à certaines arrestations.
A 2h15, la ville de Muyinga est tirée de son sommeil par des crépitements d’armes à feu qui ont duré entre 15 et 20 minutes. Selon le Colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée, des voleurs ont été surpris près du camp. « Une patrouille militaire est tombée sur des hommes en armes qui ont tiré sur elle. Mais nos hommes n’ont pas répondu à la provocation », a-t-il expliqué.
Les habitants de la ville de Muyinga affirment le contraire : il y a eu échange de coups de feu et les derniers crépitements de cet échange venaient d’une mitrailleuse, selon des sources à Muyinga.
Après les tirs, une armada de policiers a investi les lieux pour barrer la route à ce groupe de « voleurs », selon toujours Gaspard Baratuza, porte-parole de la FDN. « La population, en collaboration avec la police, a bouclé toute voie de sortie. Quatre armes de type kalachnikov, 10 chargeurs et 2 grenades ont été saisis. Cinq suspects ont été appréhendés », ajoute l’officier.
Parmi les 5 arrêtés, à la grande surprise des habitants du centre de Muyinga, se trouvent 3 personnes qui étaient déjà aux mains du Service National des Renseignements de Muyinga, arrêtés la veille de l’attaque vers 16 heures. Eric, Ferdinand et Ndabambarire résident au camp des déplacés de Mutaho dans la province Gitega. Des sources précisent qu’ils avaient été arrêtés alors qu’ils se rendaient à une rencontre pour un travail.
Le plan d’attaque et les arrestations qui ont suivis auraient été peaufinés la veille, d’après des sources concordantes. Un plan concocté dans un bar local de la Croix-Rouge à Muyinga. « Il y a une réunion qui s’est tenu hier au bar appelé Croix-Rouge. Des militaires s’y étaient rencontrés. Le matin, tous les employés de ce bistrot ont été arrêtés pour interrogatoire puis relâchés par après », raconte un témoin.
A 12h40 ce mardi, un militaire issu des ex-Forces armées burundaises a été arrêté ; un autre ex-FAB s’est enfermé chez lui et sa maison ceinturée par la police. Ils sont accusés d’avoir « collaboré avec l’ennemi qui a attaqué le camp de Mukoni ».
La confusion règne donc au sein de la population du chef-lieu de Muyinga suite aux arrestations de ces militaires, alors que l’armée affirme qu’il s’agissait d’une simple tentative de vol.
Plus étonnant encore, jusqu’à 17 heures ce mardi, le camp de Mukoni était gardé par plusieurs agents de sécurité avec un renfort de jeunes imbonerakure du CNDD-FDD.
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