Depuis le début de l'année 2018, des corps sans vie ont été découverts dans une localité dite Kamatoshwa située dans la réserve naturelle de Nyamigina, à une centaine de mètres du poste-frontalier de Gasenyi-Nemba. C'est sur la frontière reliant la province Kirundo de la République du Burundi avec le district de Bugesera au Rwanda.
Le dernier cas qui a fait objet des enquêtes de la RPA date du 20 Août 2018. Il s'agit de deux personnes non encore identifiées qui ont été exécutées et jetées dans la forêt naturelle de Kamatoshwa, à quelques mètres des bureaux de douane. Les corps de ces deux personnes ont été signalés par des bergers. C'était des hommes tous déshabillés. Selon toujours nos enquêtes, ils auraient été exécutés par Christophe MANIRAMBONA connu sous le sobriquet de WAKENYA, un officier de la police burundaise aujourd'hui chargé de la documentation intérieure. En Juillet 2018, 8 personnes ont été assassinées au même endroit et leurs corps jetés dans une fosse commune baptisée GOLGOTA se trouvant dans cette même réserve naturelle. D'après les témoignages recueillis sur place, les victimes sont toutes des jeunes tutsis qui rentraient de l'exil. Ces jeunes ont été exécutés par des Imbonerakure leur reprochant de travailler de connivence avec les services secrets rwandais.
Le 22 Février 2018, deux corps sans vie en état de décomposition ont été retrouvés non loin d'une position des Imbonerakure érigée à Bukoroco. C'est à quelques mètres de la barrière séparant le Burundi et le Rwanda. Elle était occupée il y a quelques années par des militaires qui gardent la frontière. Le même mois, trois autres personnes ont été tuées par des Imbonerakure opérant dans le même secteur. Le 21 Février 2018, un corps d'un jeune homme a été découvert à 5 mètres des bureaux de la frontière. Ce corps présentait des traces au niveau du coup. Selon les enquêtes de la RPA, il a été exécuté à l'aide d'une corde avant d'être jeté tout nu dans un endroit appelé Mucimbogo. Quelques semaines avant, au mois de Janvier, une autre personne a été tuée et son corps jeté à Bishisha, non loin d'une position des militaires burundais. Selon les résultats d'enquête de la RPA, toutes ces personnes étaient des tutsis. Les responsables de l'environnement ont interdit les activités de pâturage et toute circulation dans cette réserve où sont jetés les corps des personnes exécutées. Les habitants des alentours sont souvent alertés par des cris poussés par les victimes avant leur mort, des coups de feu lors de leur exécution et des cris des chiens errant qui viennent déchiqueter ces corps.