La ministre à la présidence chargée de l’intégration du Burundi dans la Communauté Est Africaine ne porte pas de gants pour accuser le secrétaire général de cette communauté de faire de son mieux pour exclure le Burundi de l’EAC. « Toutes les réunions qui devraient se tenir au Burundi ont été délocalisées vers d’autres pays de la région. La moitié de nos réunions se tiennent à Arusha au siège de l’EAC, l’autre moitié est partagée en parts égales entre les 5 pays membres de l’EAC. C’est incompréhensible que toutes réunions soient délocalisées alors que le Conseil de ministres de l’EAC avait accepté que ces réunions se tiennent au Burundi » affirme Léontine Nzeyimana.
Autres faits, continue la ministre burundaise chargée de l’EAC reconduite dans le gouvernement NKURUNZIZA III, « toutes les commissions permanentes de l’EAC sont déjà à l’œuvre dans les pays où elles doivent travailler mais la commission santé et recherche qui devrait être à Bujumbura n’a pas encore commencé ses activités faute de moyens. C’est le secrétaire général qui bloque la situation ». Léontine Nzeyimana ne s’arrête pas là. « Dernièrement, le secrétaire général de l’EAC a organisé une réunion de l’EAC sans inviter les officiels burundais. La courtoisie oblige que nous soyons quand même mis au courant de cette réunion et nous, le Burundi, nous n’allions pas manquer les frais de mission et les billets d’avion pour nos délégués» s’étonne la ministre à la présidence chargé de l’intégration du Burundi dans la Communauté Est Africaine.
Le secrétaire général de la Communauté Est Africaine se dit surpris de toutes ces accusations portées contre lui. Richard Sezibera se défend en disant « j’ai eu une lettre de la coopération allemande qui m’affirmait que les officiels burundais ne seront plus pris en charge par les frais qui nous sont donnés par la GIZ. J’en ai parlé avec les officiels burundais qui sont avec moi au niveau du secrétariat général de l’EAC ». Quant aux réunions que le Burundi devrait abriter, le secrétaire général de l’EAC rappelle le climat qui règne au Burundi depuis 3 mois. « Personne n’ignore les manifestations qui sont au Burundi, les délégations de l’EAC ne devraient pas être mis devant un fait accompli. Moi et les autres membres du secrétariat général de l’EAC nous nous rendons à Bujumbura pour essayer de jouer notre rôle et ramener la paix dans ce pays membre de la communauté. Même les burundais qui étaient avec moi ont eu du mal à quitter leur pays. Ils sont assistés par la communauté en attendant que la situation se calme».
La coopération allemande à travers son agence de coopération et d’aide la GIZ a menacé de retirer le Burundi de tous les projets qu’il finançait avec l’argent des contribuables de la première puissance européenne à cause du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Parallèlement, la Belgique a décidé de revoir sa coopération bilatérale avec le Burundi alors que les Pays bas eux, ont déjà signalé qu’ils ne contribueront plus dans le secteur de la sécurité et de défense des organes de sécurité du Burundi. Le pays de l’Oncle Sam lui aussi voudrait revoir sa coopération avec notre pays. Signalons que 52% du budget du Burundi proviennent de l’extérieur.