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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le journaliste Kenny-Claude Nduwimana interpelle le président Ndayishimiye sur les dérives de la justice burundaise

Le journaliste Kenny-Claude Nduwimana, actuellement détenu à la prison centrale de Mpimba, dénonce dans une correspondance adressée au président Évariste Ndayishimiye les dérives de la justice burundaise, qu’il accuse de contribuer à ternir l’image du pays. Dans cette lettre datée du 22 juillet 2025, dont la RPA s’est procuré une copie, il en appelle à une réforme urgente du système judiciaire pour rétablir la confiance des citoyens.

Dans son message, Kenny-Claude Nduwimana affirme que le système judiciaire traverse une crise profonde et invite le chef de l’État, en sa qualité de garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, à prendre ses responsabilités pour remettre de l’ordre dans un secteur qu’il qualifie de « colonne vertébrale d’une société démocratique ». Il estime « insensé » que des détenus restent derrière les barreaux alors qu’ils devraient, selon lui, être libérés.

Se basant sur ses propres observations à Mpimba, il avance que plus de 70 % des prisonniers seraient retenus en détention en violation des procédures légales. Selon lui, les jugements rendus ne sont pas exécutés, bloquant tout processus judiciaire normal. Une situation qui, selon le journaliste, mine davantage la confiance des Burundais dans l’État de droit.

Il cite le cas de plusieurs détenus qui, malgré des décisions d’acquittement ou des autorisations de mise en liberté provisoire, sont maintenus en prison depuis des années, parfois même depuis une décennie, sans justification juridique. Une pratique qu’il qualifie d’illégale et contraire aux principes de la Constitution burundaise. Il s’indigne également de voir certains condamnés bénéficier de grâces présidentielles alors que ceux qui ont purgé leur peine ou ont été acquittés restent incarcérés.

Pour illustrer les dysfonctionnements, Kenny-Claude Nduwimana évoque sa propre affaire. Condamné à huit mois de prison pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, il affirme avoir déjà passé vingt mois en détention. Il dénonce une peine injuste, mais surtout son maintien en détention bien au-delà de la durée prononcée par la justice.

Dans sa lettre, il en appelle à une action urgente du président pour corriger ces abus, concluant par une citation de Nelson Mandela : « On ne connaît vraiment une nation que lorsqu’on a vu l’intérieur de ses prisons. »

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