Violations du droit aux soins médicaux des anciens combattants « handicapés très sévères » : un appel à l’intervention urgente

Le droit aux soins médicaux constitue l’un des acquis fondamentaux garantis aux anciens combattants reconnus comme "handicapés très sévères" à la suite de leur engagement sur les champs de bataille. Actuellement, ces bénéficiaires sont hébergés dans douze centres répartis à travers les dix provinces du pays. Ce droit leur a été officiellement accordé par décret présidentiel, en reconnaissance de leur incapacité à subvenir eux-mêmes à leurs besoins.
Cependant, de nombreux témoignages font état de graves violations de ce droit. Le Général de brigade Dominique Nyamugaruka, responsable du département chargé de la gestion des anciens combattants, est accusé par plusieurs bénéficiaires de compromettre leur accès aux soins médicaux. D’après ces anciens soldats, il donne des instructions directes au médecin chargé de leur suivi, imposant les traitements à administrer, indépendamment des prescriptions médicales établies. Il exige en outre que les patients présentent les emballages vides des médicaments précédemment reçus comme condition préalable à toute nouvelle délivrance. Ceux qui ne s’y conforment pas sont privés de traitement, ce qui aggrave leur état de santé.
Alors que la réglementation leur garantit quatre traitements médicaux par an, ces vétérans n’en reçoivent aujourd’hui plus que deux. Cette situation soulève de nombreuses interrogations quant à la gestion des fonds alloués à leur prise en charge, d’autant que ces crédits sont régulièrement inscrits au budget de l’État sans interruption.
Les anciens combattants appellent à une intervention urgente du ministère compétent et du Chef de l’État afin que leurs droits soient pleinement rétablis. Nombre d’entre eux souffrent de pathologies chroniques nécessitant un suivi médical rigoureux et constant.
Le décret ministériel encadrant les droits des anciens combattants classés comme "handicapés très sévères" est explicite dans son article 16. Il stipule que ces bénéficiaires ont droit à une couverture médicale complète, comprenant des consultations régulières, l’accès aux médicaments adaptés à leur état ainsi qu’aux équipements médicaux nécessaires, avec un remplacement assuré de manière périodique. Le texte précise également que ces consultations doivent être organisées par le département chargé des anciens combattants, à raison d’une séance hebdomadaire ou, à défaut, au moins une fois par trimestre. Ces consultations peuvent avoir lieu soit au siège du département, soit dans les centres d’accueil, soit dans les chefs-lieux des provinces où les bénéficiaires sont enregistrés.
Ni le Général de brigade Dominique Nyamugaruka, responsable du département des anciens combattants, ni le porte-parole du ministère ayant dans ses attributions les anciens combattants, le Général de brigade Gaspard Baratuza, n'ont pas encore réagi à ce sujet.