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“La voix des sans voix”

Les Évêques catholiques du Burundi : 'le chemin vers des élections transparentes est encore long'

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, la Conférence des Évêques catholiques du Burundi affirme que, malgré un climat général de paix, les élections du 5 juin ont été entachées de nombreuses irrégularités susceptibles de remettre en question la crédibilité du scrutin.

Selon le communiqué, les Évêques ont déployé des observateurs à travers le pays. Ceux-ci ont pu couvrir environ 2 400 bureaux de vote, soit environ 30 % du total sur l’ensemble du territoire national. La Conférence souligne que, selon les spécialistes des processus électoraux, ce taux est suffisant pour évaluer de manière fiable le déroulement global des opérations.

Toujours d’après le communiqué, les Évêques reconnaissent que les élections se sont dans l’ensemble déroulées dans un climat relativement calme et que la population y a participé activement. Ils saluent le suivi en temps réel assuré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tout en notant que certaines dispositions du code électoral mériteraient d’être précisées ou ajustées.

Cependant, les Évêques relèvent de nombreuses irrégularités préoccupantes. Ils rapportent que certains bureaux de vote ont ouvert avant l’heure légale, en l’absence des mandataires et des observateurs, ce qui a empêché la vérification que les urnes étaient vides et l’observation de la prestation de serment des membres des bureaux de vote. Dans d’autres cas, selon le communiqué, les observateurs n’ont pas été autorisés à entrer à temps, et une fois admis, certains ont constaté un bourrage suspect des urnes.

Toujours d’après les observations transmises par la Conférence des Évêques, certains membres des bureaux de vote n’ont pas fait preuve d’impartialité. À certains endroits, des électeurs ont été contraints de voter selon les instructions des agents électoraux, ou accompagnés de force jusqu’aux isoloirs. Les Évêques signalent également que certains électeurs ont utilisé plusieurs cartes, votant à plusieurs reprises ou pour des personnes absentes sans procuration.

La Conférence fait aussi état de mandataires et d’observateurs empêchés de suivre la totalité du processus, soit par des mises à l’écart délibérées, soit par un refus d’accès aux bureaux de vote. Dans certains cas, ces personnes ont été obligées de signer les procès-verbaux, alors que cela ne leur était pas permis par la loi. Toujours selon les Évêques, dans plusieurs localités, le dépouillement des votes s’est effectué en l’absence des candidats ou de leurs représentants, en violation de leurs droits.

En se fondant sur les faits rapportés par leurs observateurs, les Évêques affirment que le chemin vers des élections véritablement libres et transparentes reste long. Ils expriment leur inquiétude quant aux conséquences de ces irrégularités sur la fiabilité des résultats proclamés. Le communiqué appelle à une refonte de la manière dont la démocratie est pratiquée au Burundi, tant sur le plan légal qu’au niveau des instances organisatrices.

La Conférence des Évêques conclut en réaffirmant sa volonté de contribuer à la construction d’un pays fondé sur la vérité, la justice, la charité et la paix.

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