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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Quand le Burundi porte un toast à la radio avec une presse muselée

Le Burundi a, ce vendredi 12 février, célébré pour la 10ème fois la journée internationale dédiée à la Radio. A cette occasion rehaussée par la présence de la Directrice Générale de l’UNESCO, différentes autorités sont revenues sur l’importance cruciale de la radio, surtout dans la résolution des problèmes au Burundi comme dans le monde.

Sous le thème ‘’ La radio, médium connecté aux besoins de la communauté ‘’ les cérémonies de célébration de la journée internationale de la radio ont vu la participation de Thierry Kitamoya, l’assistant du ministre de la communication, Onésime Harubuntu, président de l’association burundaise des radiodiffuseurs (ABR) ainsi qu’Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO.

Dans son allocution, Madame Audrey Azoulay a tenu à souligner l’inaliénabilité de la Radio, surtout dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19 ainsi que dans l’éradication des discours de haine. ‘’ La pandémie a rappelé toute sa valeur ajoutée. La radio demeure le média le plus accessible. Elle a participé à sauver des vies en rendant accessibles des informations fiables, en luttant aussi contre le discours de haine. La radio demeure ainsi un média incontournable qui prouve au quotidien sa résilience comme sa capacité d’innovation. Elle reste le compagnon de nos matins, l’écho de nos soirs, le miroir intime d’un monde qu’il faut entendre ou comprendre ‘’, a témoigné la Directrice Générale  de l’UNESCO.

Le président de l’association burundaise des radiodiffuseurs, Onésime Harubuntu, a quant à lui précisé que la radio offre à la communauté une opportunité en or de s’enquérir de la situation réelle dans le but de la résolution des conflits. « Cette journée est une occasion de rappeler à tous les auditeurs que la radio est d’une grande importance dans la vie de tous les citoyens. Elle a une tâche louable de réconcilier les personnes en leur donnant le temps d’exprimer ce qu’elles ont au fin fond de leurs cœurs. Cela participe à la rectification de la situation », a déclaré Onésime Harubuntu.

La journée internationale de la radio a été initiée le 13 février 2011 par l’UNESCO. Il s’agit donc de la 10ème édition de la célébration de cette illustre journée. Pour rappel, la radio a actuellement déjà soufflé ses 110 bougies depuis sa création.

Il y a plutôt matière à se souvenir de la destruction des radios en 2015

Le président de l’Observatoire de la presse Burundaise, OPB en sigle, estime que la journée mondiale de la radio ne devrait pas être célébrée au Burundi. Pour Innocent Muhozi, les burundais devraient plutôt se rappeler des crimes commis par le gouvernement burundais en 2015 contre certains médias indépendants. ‘’Il n’y a pas matière à célébration dans notre pays, plutôt matière à se souvenir du désastre que nous vivons depuis le 13 mai 2015 lorsque les radios indépendantes ont été attaquées, incendiées, détruites et occupées par la police sur ordre du procureur général de la République. C’est une situation qui est toujours évidente. Plus de 100 journalistes de ces médias ont été forcés à l’exil. Certains d’autres ont été tués, torturés. Il n’y a vraiment pas matière à réjouissance. La liberté de la presse, la liberté d’informer, la liberté d’expression sont sous tyrannie évidente au Burundi.’’ A réagi Innocent Muhozi en dressant le panorama de la presse au Burundi.

Démagogie du CNC quant à la réouverture des radios sous sanctions

Le président du Conseil National de la communication, CNC en sigle, accuse certains médias burundais d’avoir refusé de coopérer dans le dialogue initié par le président de la République dans l’optique de lever les sanctions prises à leur encontre. Lors d’une conférence de presse, Nestor Bankumukunzi a également ajouté que les exigences mises en avant par les responsables de ces médias en question pour justifier le boycott de cette rencontre ne sont pas du ressort du CNC. ‘’ Nous avons accueilli avec enthousiasme l’heureuse orientation du Chef de l’Etat de s’asseoir avec les médias sous sanctions en vue justement de la levée éventuelle de ces restrictions pour qu’ils puissent rouvrir leurs portes. Nous nous sommes entretenus avec certains représentants de ces médias suspendus. Bien sûr, nous regrettons qu’il y ait des représentants des médias qui sont fermes et qui n’ont pas voulu coopérer avec le Conseil National de la Communication.’’ A expliqué Nestor Bankumukunzi à la presse avant d’ajouter que ce que les responsables de ces médias dont il est question ont demandé au CNC dépasse largement ses compétences. ‘’A travers une déclaration rendue publique par les représentants de ces medias qui travaillent pour le moment en dehors du pays, ils ont déclaré qu’ils n’étaient pas prêts à prendre part au dialogue aussi longtemps qu’un certain nombre de conditions n’étaient pas réunies. Hélas, il s’agit des conditions qui vont au-delà du secteur des médias et qui ipso facto ne concernent pas le Conseil National de la Communication », a déduit Nestor Bankumunzi.

Le Directeur de la RPA dément  les accusations du CNC.

Bob Rugurika, Directeur de la Radio Publique Africaine, une des radios incendiées et fermées par le pouvoir CNDD-FDD parle de mensonges éhontés visant à distraire les burundais et la communauté internationale. « Le Président du Conseil National de la Communication, Monsieur Nestor Bankumunzi, a menti à l’opinion publique nationale et internationale. Dans son point de presse, il a accusé les responsables des médias détruits, incendiés et fermés par le régime d’avoir refusé la main tendue du pouvoir quant au dialogue visant à essayer de trouver une issue favorable à l’ouverture médiatique au Burundi. Je voudrais souligner clairement que personne parmi les responsables de ces médias n’a ni été contacté ni été invité. A ma connaissance, il n’y a jamais eu d’invitation à l’endroit des responsables de ces médias. Donc, vous comprenez qu’il s’agit d’un discours démagogue ‘’,  a récusé Bob Rugurika.

Et le Directeur de la RPA de déplorer que les journalistes sur place n’aient pas posé la question au président du Conseil National de la Communication pour qu’il cite nommément ces responsables qui ont refusé l’invitation.

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