Nyarugusu : un réfugié burundais s’échappe, sa famille arrêtée par la police
Affichages : 102
Par : Générose Niyonkuru
Les réfugiés burundais du camp de Nyarugusu, en Tanzanie, dénoncent une nouvelle vague de persécutions. Ce vendredi 14 novembre, une tentative d’arrestation visant l’un d’eux, Niyinkunda Achel, a conduit à la détention de plusieurs membres de sa famille et à la confiscation de leurs documents de réfugiés.
Au camp de Nyarugusu, les réfugiés burundais affirment faire face à une pression croissante. Selon nos sources sur place, ce vendredi 14 novembre, des policiers tanzaniens ont tenté d’arrêter Niyinkunda Achel, un réfugié burundais résidant en zone 8. Averti à temps, il a réussi à s’enfuir. En son absence, les policiers ont arrêté des membres de sa famille et saisi tous leurs documents attestant leur statut de réfugié.
Selon les témoignages recueillis, cette opération est liée à une prise de parole d’Achel quelques jours plus tôt. Lors d’une réunion organisée avant l’affichage des listes d’enregistrement au rapatriement, il avait dénoncé les pressions exercées sur les réfugiés pour retourner au Burundi, rappelant les crises sécuritaires qui ont marqué le pays depuis les années 1960. L’enregistrement audio de son intervention, diffusé sur les réseaux sociaux, a attiré l’attention des autorités tanzaniennes.
Un habitant de la zone 8 quartier n°4 indique que la police a poursuivi ses patrouilles après l’opération, surveillant toute personne susceptible de filmer ou de photographier leurs agissements. Les réfugiés rapportent que les policiers étaient armés et habillés en civil, renforçant un climat de peur dans le camp.
En plus des arrestations, la maison de la famille d’Achel a été entièrement détruite. Des voisins affirment avoir vu les policiers arriver à bord d’un véhicule, se diriger directement vers la maison et, après avoir constaté sa fuite, interpeller sa famille et exiger leurs documents avant de se rendre également chez son jeune frère.
Au camp de Nyarugusu, les réfugiés appellent à la fin de ces persécutions, estimant qu’une simple opinion exprimée lors d’une réunion ne devrait pas mettre en danger une famille entière.
