Le président Cyril Ramaphosa devrait mettre l'Afrique du Sud au premier plan pour aider à restaurer les acquis de l’accord d'Arusha, selon Human Rights Watch. L’initiative peut également empêcher une nouvelle escalade mortelle de la crise au Burundi avant les élections de 2020. L’organisation Human Rights Watch explique que Ramaphosa devrait travailler avec d'autres dirigeants africains et leur indiquer clairement les conséquences auxquelles le pays est exposé si les dirigeants burundais n'interrompent la répression de l'Etat.
Selon cette organisation qui lutte pour les droits de l’homme, les dirigeants africains devraient utiliser pleinement l'Union africaine, y compris ses pouvoirs pour lutter contre les crimes contre l'humanité.
La contribution des Sud-Africains est aujourd’hui cruciale d’autant plus que le gouvernement semble désormais considérer les activistes, les journalistes et les opposants politiques comme des ennemis. L’organisation rappelle qu’en 2016, certains abus sont devenus plus cachés, avec des enlèvements croissants et des morts inexpliquées. Depuis le début de l'année dernière, les Forces de sécurité et les jeunes Imbonerakure du Cndd-Fdd ont tué, violé, battu, détenu, menacé et harcelé de nombreux opposants. Autour de 400.000 personnes ont fui le pays depuis 2015 rappelle Human Rights Watch.
La nouvelle Constitution, adoptée lors du récent référendum réduit la majorité nécessaire pour adopter une législation et prépare le terrain au démantèlement des équilibres ethniques inscrits dans les accords. Le contrôle exercé par le parti au pouvoir sur les institutions étatiques, l'absence d'espace pour une véritable opposition et l'impunité généralisée pour les agents de l'Etat menacent clairement le système défini par les accords.
Pour Human Rights Watch, l’une des solutions peut provenir de l'Afrique du Sud qui a justifié son rôle de chef de file lors des négociations d'Arusha en invoquant ses obligations morales de soutenir les efforts de paix sur le continent. Avec d'autres violations des droits de l'homme à grande échelle à l'horizon, et la nécessité d'un engagement régional fort plus que jamais, Ramaphosa devrait s'engager de nouveau à maintenir le Burundi dans l’esprit de l'accord d'Arusha.