La spoliation des richesses des politiques et anciens dirigeants du Burundi, semble avoir été longtemps planifié par le Cndd-fdd.
En 2015, juste au début de l’éclatement de la crise liée au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, le président du sénat, Révérien Ndikuriyo semble avoir été le premier à lancer cette campagne de spoliation des richesses des opposants de son parti, le Cndd-fdd. Il s’adressait aux administratifs de la mairie de Bujumbura : ‘’J’ai déjà dit que des parcelles peuvent être disponibilisées. Je ne sais pas si vous comprenez le message. Si vous voulez que des parcelles soient disponibilisées, elles seront disponibilisées !’’
Presque deux ans après ce discours du président du sénat, au début de 2017, le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, a de son côté exigé que seuls les propriétaires des maisons et parcelles sont habilités de payer les impôts financiers. Cette exigence de la présence physique, a été vue par plusieurs comme une stratégie de spolier des propriétaires de maisons ou parcelles en exil.
La troisième autorité à avoir démontrer la volonté du régime Nkurunziza de spolier ses opposants, est la ministre de la justice. Très récemment Aimée-Laurentine Kanyana, a révélé que son gouvernement compte vendre certaines maisons, pour dédommager les victimes de la crise en cours a-t-elle justifiée. ‘’ Les maisons dans lesquelles nous avons découvert des armes seront saisi par le gouvernement pour être vendues et ainsi dédommager les victimes’’, c’était en date du 13 décembre quand la ministre a fait une descente à la maison dont la BBC a présenté comme un des sites d’assassinats par des agents du service des renseignements burundais.
Quinze jours après cette annonce de la ministre de la justice, le vendredi 28 décembre, trois maisons ont été vandalisées et pillées par des policiers. La maison du General Pontien Gaciyubwenge, ancien ministre de la défense, celle de l’ancien porte-parole du Cndd-fdd, Onésime Nduwimana et celle de l’ancien responsable du bureau de transmission des FDNB, le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana. Les trois maisons sont depuis, gardées par des policiers bien armés.
Une année avant, en 2017, l’hôtel du président du Cnared Giriteka, Dr Jean Minani se trouvant à Kirundo a été complètement démoli par des policiers, celui de la Mairie de Bujumbura occupé par des policiers.
Les véhicules de Bernard Busokoza, ancien premier vice-président sous le pouvoir Nkurunziza actuellement en exil, lui ont été spoliés la même année 2017, et son entreprise de télécommunication, en 2015.