Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le flou plane sur l’avenir du contingent burundais de l’Amisom

1164
Rate this item
(0 votes)

Cet état des lieux est alimenté par le fait que le gouvernement du Burundi refuse le rapatriement de 600 militaires parmi les 1000 qui devraient rentrer d’ici le 26 février. Un bras de fer se manifeste entre le commandement du contingent burundais et celui des forces de l’Amisom.

Ce bras de fer se manifeste dans le refus par le commandement du contingent burundais de céder les positions d’Elman, Warshik et Qorilow aux forces nationales somaliennes. Le commandement des forces de l’Amisom demande au contingent burundais de rester sur les positions de Xaajicali, Cadale et Ragaceel. Toutes ces positions sont dans la région de Joar. Le commandement du contingent burundais fait savoir qu’il obéit plus aux ordres de Bujumbura. Dans une correspondance que l’ambassadeur du Burundi a adressée au département paix et sécurité de la commission de l’Union africaine, ce dernier a rappelé que l’ordre du commandement des forces de l’Amisom est contraire à l’ordre opérationnel du contingent. Celui-ci stipule que le transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité aux forces nationales somaliennes à travers la cession des positions de l’Amisom doit s’effectuer en commençant par les positions les plus éloignées du lieu d’embarquement et de débarquement en vue de permettre le retrait définitif de l’opération de maintien de la paix. Pour ce, poursuit la même correspondance, les troupes burundaises préfèrent céder les positions de Xaajicali, Cadale et Ragaceel qui sont plus loin de Mogadiscio au lieu de celles d’Elman, Warshik et Qorilow.

 

Selon nos sources au sein du contingent burundais de l’Amisom, le commandement du contingent burundais estime que l’exécution de l’ordre du commandement des forces de l’Amisom mettrait en danger tout le contingent, arguant que les troupes seront dispersées alors qu’elles devraient se concentrer sur les positions qui sont plutôt proches de Mogadiscio. Ce bras de fer a empêché l’embarquement des six cent militaires parmi les mille qui devraient rentrer jusqu’au 26 février. Une situation qui sème l’incertitude et la confusion au sein même du contingent burundais de l’Amisom, selon certains des militaires burundais qui se sont entretenus avec la RPA et qui ont requis l’anonymat pour des raisons de leur sécurité.

 

Le gouvernement burundais se bat bec et ongle contre ce rapatriement

 

Pour bien mener ce combat, Bujumbura menace de retirer de cette mission la totalité de ses troupes une fois que la mesure de rapatrier 1.000 militaires burundais de l’Amisom maintenue. Une déclaration rendue public par le ministre de la défense nationale, Emmanuel Ntahomvukiye, lors d’un long débat qui a réuni jeudi dernier les deux chambres du parlement. « Nous avons adressé une correspondance au ministre des relations extérieures pour qu’il transmette notre message à l’Union africaine. Toutes les conséquences seront à la charge de ceux qui ont pris cette mesure non-consensuelle. S’ils ne tiennent pas en considération nos doléances, au lieu de rapatrier seulement les 1.000 militaires, nous allons retirer tout le contingent et le commandement est déjà informé. »

 

Appuyant son collègue de la défense nationale, Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la sécurité publique, jette le tort à l’ancien président burundais Pierre Buyoya et au Président Paul Kagame du Rwanda. « Les inquiétudes ne manquent pas face à ce renvoi des troupes burundaises. Nous soupçonnons surtout l’ancien président de l’Union africaine, le président Paul Kagame du Rwanda. Et compte tenu du contexte actuel, nous avons également des soupçons à l’endroit du Major Pierre Buyoya. Mais qu’à cela ne tienne. L’important, c’est de rester en alerte et de veiller aux intérêts de notre pays, ceux de nos troupes inclus. »

 

Quant à Révérien Ndikuriyo, président du sénat, il a accusé l’Union européenne d’être derrière ce rapatriement de 1.000 militaires burundais. « Ces gens ne sont pas du tout coopératifs. Peut-être que c’est l’Union européenne qui en a eu l’idée. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu complot. S’il faut en appeler aux chefs d’Etats des pays contributaires, il faut le faire. »

 

Le député Fabien Banciryanino fait un clin d’œil au gouvernement burundais et l’appelle à vérifier la compétence de ses ambassadeurs. « Pour moi, le gouvernement du Burundi devrait d’abord vérifier s’il n’a pas commis d’erreurs diplomatiques ou si ses représentants sont vraiment des gens intègres et intellectuellement fiables. Vous n’êtes pas sans savoir que le président ne se déplace plus et qu’il délègue des gens pour le représenter. Alors, assurez-vous d’abord que ces gens en sont réellement capables et s’ils font correctement leur travail. »

 

Les militaires, eux, accusent Bujumbura d’être à l’origine de ce renvoie

 

Certains de ces militaires burundais qui viennent d’être renvoyés de l’Amisom sont en colère inexprimable. Ils jettent le tort au gouvernement du Burundi d’être responsable de ce renvoi. L’un de ces troupes cite quelques facteurs à l’origine de ce rapatriement. « Trois facteurs sont principalement à l’origine de notre retrait de l’Amisom. Il s’agit du troisième mandant contesté de Pierre Nkurunziza, le prélèvement de 200 dollars sur notre solde par le gouvernement du Burundi et le favoritisme qui se manifeste dans le choix des militaires à déployer dans cette mission, puisqu’il a été constaté que les premiers bénéficiaires sont des militaires qui sont impliqués dans des dossiers louches. »

 

Ces troupes burundaises ajoutent qu’elles ont été étonnées d’apprendre que le parlement burundais a menacé de retirer tout le contingent burundais de l’Amisom alors qu’il n’a jamais réagi sur les abus dont le gouvernement burundais est responsable. « Nous avons été surpris d’entendre que le parlement burundais menace de retirer toutes les troupes burundaises de l’Amisom alors que le même parlement ne s’est jamais prononcé sur le retrait de 200 dollars sur notre solde. Il n’a non plus réagi par rapport au détournement des vivres destinés aux militaires burundais de l’Amisom. Nous demandons à ces deux chambres du parlement d’examiner d’abord les raisons à l’origine de ce renvoie. Pourquoi ce sont les militaires impliqués dans des cas d’assassinat et de disparition de leurs frères d’armes qui sont souvent envoyés dans cette mission ? Qu’ils arrêtent de s’acharner contre la communauté internationale parce que c’est le gouvernement du Burundi qui est lui-même responsable de ce renvoie des militaires burundais de l’Amisom. »

 

A propos de ce renvoie de 1000 militaires burundais de l’AMISOM, le Journal en ligne Burundi Daily.Net mentionne que malgré son exploit historique sur le sol Somalien face aux terroristes Al Shebaab, l’armée burundaise plie bagages dans l’humiliation et rentre en catastrophe, sans fanfare ni trompette. Burundi Daily. Net de préciser que Bujumbura aura joué les coudes pour tenter de les y maintenir, mais l’Union Africaine est restée sourde face à ses supplications. Il ajoute que le renvoi des 1000 militaires burundais est un message riche de symbole lancé à Pierre Nkurunziza et son régime accusé par l’Union Européenne, principal bailleur de l’AMISOM, de violations massives des droits de l’homme. Et, à moins de 24 heures de la date limite de ce rapatriement, seuls 400 militaires ont atterris à l’aéroport international de Bujumbura.

Tags

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 561 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech