La dernière fois que le problème de quorum s’est posé à l’assemblée nationale c’était en 2014. A l’époque, un projet de loi octroyant un troisième mandat à Pierre Nkurunziza n’a pas été analysé faute de quorum des 2 tiers exigé. La même situation a failli se reproduire ce jeudi. Certains députés issus du parti Cndd-Fdd n’étaient pas présents dans la salle des congrès dans la matinée. Au programme figurait l’analyse du projet de loi relatif aux indemnités et avantages du président de la République, du vice-président, du premier ministre et des membres du gouvernement
Des sources à l’assemblée nationale indiquent que les députés du parti au pouvoir sont en colère pour deux principales raisons. Ils déplorent le fait qu’ils ne sont pas sur les têtes des listes de leur parti pour les prochaines élections. Donc ils n’ont pas la chance de revenir siéger à l’assemblée nationale pour la prochaine législature. La seconde raison est qu’ils indiquent qu’ils n’auront pas d’indemnités promises à la fin de leur mandat à la chambre basse du parlement alors qu’ils ont contracté des dettes à la banque.
La session qui était programmé à 9 heures a commencé à 14 heures 30 minutes. Le bureau du président de l’assemblée nationale s’est activé et a appelé chacun des députés du Cndd-Fdd qui n’était pas visible dans la salle. Un seul message leur était envoyé, selon nos sources, « Si vous ne vous présentez pas, nous ferons tout ce que nous sommes capables de faire pour vous empêcher d’occuper aucun poste au sein du gouvernement à la fin de votre mandat ici. »
Après ce message de mise en garde, certains députés se sont présentés mais certains d’entre eux sont partis ensuite en laissant leurs procurations. La séance a débuté alors qu’il y avait 83 députés présents dans la salle sur les 118 qui composent l’assemblée nationale.
Le président de l’assemblée nationale Pascal Nyabenda s’est lamenté mais il a remercié les députés qui étaient présents. Il a également indiqué que le quorum était enfin atteint.
Après l’adoption du projet de loi relatif aux indemnités et avantages des hautes autorités, le président de l’Assemblée nationale a demandé que la situation ne se reproduise plus parce qu’il a rappelé qu’il y avait d’autres sessions lundi et mardi.
Nous avons tenté de contacter Pascal Nyabenda pour obtenir sa réaction sur le climat qui règne au sein de l’assemblée nationale qu’il dirige mais il était injoignable.