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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Gihanga : Le Parquet incapable de mettre la main sur les meurtriers de l’élève Faustin Niyonsaba

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Le parquet de Bubanza a émis des mandats d’arrêt contre quatre imbonerakure poursuivis pour le meurtre de l’élève Faustin Niyonsaba de Gihanga. Paradoxalement, Jean Bosco Hakizimana, le chef de ces imbonerakure qui, selon la population, est le principal responsable du lynchage du jeune élève, est libre et jouit de l’impunité totale.  
 
En pleine journée et devant les membres du parti CNDD-FDD, Jean Bosco Hakizimana, chef des imbonerakure du village 5 de Gihanga en Province Bubanza, a demandé pardon à la population.
 
Des sources  à Gihanga témoignent que Bosco a avoué être « responsable » des accusations mensongères ayant conduit pas mal de gens aux cahots, et a promis de tout faire pour la libération des victimes de ses mauvaises accusations.
 
«  Cela s’est passé vendredi devant le comité collinaire. Bosco  a affirmé qu’il a fait arrêter et emprisonner des gens injustement. Depuis qu’il a vu que les choses tournaient mal, il a tenu une réunion avec  le comité collinaire et a demandé pardon à toutes les personnes. Ce Bosco est protégé par des autorités supérieures. Par exemple, Bosco a promis qu’il allait faire libérer ceux qui croupissent dans les cachots de la police à Gihanga ce lundi. Pensez-vous qu’il est seul pour pouvoir donner un ordre aux forces de sécurité de libérer des gens ? C’est insensé », s’emporte un habitant de Gihanga.
 
La population de Gihanga se dit très étonnée de voir Jean Bosco Hakizimana libre et circuler alors qu’il est le principal instigateur du mauvais traitement infligé à la population de Gihanga. Le cas le plus récent est le meurtre de l’élève Faustin Niyonsaba, qui a été lynché à mort par une équipe d’imbonerakure en patrouille.
 
« Les autres imbonerakure ont été arrêtés, mais Bosco n’a jamais été touché, alors que c’est lui qui donne les ordres », explique un habitant. Quatre de ces imbonerakure qui avaient été arrêtés, ont vite été libéré et ils se ventent d’avoir versé un pot-de-vin de 100.000 francs chacun.  
 
Finalement, le Parquet de Bubanza a sorti quatre mandats d’arrêt contre ces mêmes militants du parti au pouvoir accusés d’avoir assassinés Faustin Niyonsaba. Pour échapper à la justice, leur chef Jean Bosco Hakizimana tente de se décharger de l’affaire Faustin Niyonsaba en disant que le jour où il a été battu à mort, il dormait chez lui. 
 
Contrairement à ces propos, des témoins affirment que c’est Jean Bosco qui donnait tous les ordres aux imbonerakure qui ont tué Faustin Niyonsaba. « Nous ne sommes pas convaincu par ce que dit Bosco. D’abord, quand Faustin a été battu toute la nuit, nous avons appris que  les exécutants que sont les imbonerakure étaient en patrouille paramilitaire, et rendaient compte de tout ce qui se passait à leur chef Bosco Hakizimana. Ensuite, nous avons présenté un mandat d’arrêt contre ce Bosco, mais la police ne l’a pas arrêté! On a seulement emprisonné sept imbonerakure, tous subalternes. Quelques jours après, on en a libéré 4, sur paiement d’une rançon de 100.000 BIF chacun. Une fois libérés, ils nous ont menacés et disent qu’ils ne seront plus emprisonnés. Le parquet a émis des mandats d’arrêt, mais nous pensons qu’il s’agit d’un jeu. Quand l’information des mandats a circulé ici, les concernés s’étaient déjà évadés. Nous ne les voyons pas. Nous pensons qu’on les informés à l’avance pour qu’on ne les trouve pas ici », indique un habitant en colère. 
 
La famille de feu Niyonsaba Faustin demande à la justice que les auteurs du crime de leur enfant soient arrêtés, jugés et punis.
 
« Quand la Justice est manipulée, le plus fort mange le plus faible »
 
Dans un pays où la justice est manipulée et où la justice s’acharne contre les victimes au lieu d’arrêter les auteurs des crimes, ce pays devient la jungle où le plus fort mange le plus faible, affirme Maître Lambert Nigarura en réaction à ce qui se passe à Gihanga.
 
« Le comportement de la police judiciaire des parquets ainsi que les autorités administratives montrent à quel degré la justice est manipulée au Burundi. Ça montre aussi  à quel degré la culture de l’impunité s’installe dans le pays. C’est terrible de constater que la police n’est pas en mesure d’arrêter les criminels, plutôt elle s’acharne contre la famille des victimes, mais aussi emprisonne illégalement et maladroitement ceux qui ont alerté pour ce crime. Cela montre que le pays est devenu comme une jungle où le plus fort mange le plus faible et c’est malheureux ! Dans tous les pays du monde, si un pouvoir judiciaire n’est pas indépendant et ne peut pas faire son travail correctement, ça montre que le pouvoir va chuter d’un moment à l’autre. Parce que ceux qui sont derrière cela, surtout les criminels, n’auront pas le dernier mot. Il faut comprendre que les criminels restent les criminels, ils n’ont pas de partis politique, ni d’ethnie. Nous lançons un appel vibrant aux parquets et aux autorités judiciaires de se ressaisir et de prendre les responsabilités qui sont libres, sinon, demain sera malheureux pour eux aussi, pas uniquement pour les familles des victimes », explique l’avocat.

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