Ces problèmes soulevés concernent les couples du camp et impliquent quelques fois les enfants de ces couples. Pour la plupart des cas, il s’agit d’un membre de la famille qui s’est donné la prérogative de faire inscrire toute la famille sur la liste des candidats aux rapatriements sans le consentement des autres.
Certains membres de la famille se sont ainsi retrouvés sur la liste, et s’inscrivent en faux contre ce rapatriement qu’ils qualifient de non-volontaire.
« Depuis le début de l’inscription des réfugiés qui voudraient rentrer, il y a eu beaucoup de problèmes. Cela risque même de se solder en des divorces. Il y a plusieurs cas de plaintes où les membres de familles contestent leur volonté d’être rapatriés. Des femmes s’opposent à la volonté de leurs hommes de vouloir rentrer ou vice-versa. Quand on nous amène de tels cas, nous les renvoyons aux chefs de zones qui, malheureusement, ne peuvent pas résoudre les problèmes. Il s’agit des cas qui exigent le partage des biens de familles alors que cela nous dépasse », raconte un des administratifs locaux au camp de Nduta.
Selon cette source, l’administration à la base a déjà reçu plusieurs plaintes mais qui sont vite transférées au président du camp. « Il est le seul à avoir les prérogatives de trancher pour de tels cas », précise la source.
A ce jour, 3.048 familles soit près de 15.000 réfugiés se sont inscrits pour le rapatriement. Nombreuses de ces familles ont vendu leurs biens, y compris la ration alimentaire distribuée mensuellement pour chaque famille du camp. Ces familles qui espéraient retourner tôt au Burundi sont aujourd’hui dans la désolation.