Rencontré chez lui, Irambona (un nom d’emprunt pour sa sécurité) raconte la façon dont il confectionne les différents types de chaussures. ‘’ Je fabrique les sandales dans le style des Massaï, une population d’éleveurs et de semi-nomades du Kenya. Je fais des sandales de différentes couleurs à partir de peau de bête, du cuir, des pneus de voiture et d’autres matières’’, explique Irambona tout en soulignant qu’il fait lui-même le design des chaussures à fabriquer.
Ayant débuté avec peu de moyens, ce burundais fait savoir qu’il ne dispose pas de machines pour la fabrication de ces chaussures. ‘’ Souvent je fais recours aux rwandais qui ont des machines, je les loue afin de mieux accomplir mes tâches. Refaire les souliers, ça me coûte 200 francs rwandais et leur redonner la forme c’est 100 francs rwandais pour chaque paire. On achète une peau de vache soit à 10, 20 ou 50 dollars américains. La chaussure fabriquée à partir d’une peau de vache de 50 dollars, elle est souvent vendue à 15.000 francs rwandais alors que d’autres chaussures s’achètent 4.000 ou 5.000 francs rwandais.’’
Irambona précise qu’il a appris ce métier au Kenya avant son exil. Businessman, il se rendait souvent au Kenya. Impressionné par les talents des Massaï, il les a approchés pour apprendre à fabriquer ces chaussures, un métier aujourd’hui qui lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
Irambona exerce ses activités chez lui et fait savoir qu’il fabrique 10 paires de chaussures chaque jour. Il ne travaille plus seul, deux de ses amis ont eu la chance d’apprendre ce métier grâce à lui. Ces derniers témoignent qu’ils fournissent beaucoup d’efforts pour subvenir à leurs besoins. Faisant face au manque de matières, ils espèrent toutefois qu’avec l’octroi des passeports biométriques pour les réfugiés, ils pourront sortir de leur pays d’accueil pour acquérir d’autres connaissances.
Article de presse sur l’émission Turiho du 5 Février 2019. Avec le soutien de la Wallonie Bruxelles-International.