La situation s’est empirée avec l’insécurité signalée récemment dans la ville de Bujumbura. « Des natifs de Ngozi, des amis de certaines familles et des hommes d’affaires se sont déplacés de Bujumbura pour Ngozi où la situation sécuritaire semblait meilleure. Ce qui est à l’origine de la hausse des prix de ces denrées » nous expliquent certains vendeurs. Les familles que nous avons rencontrées nous ont témoigné qu’avant la crise d’avril, 5 membres d’une famille pouvaient consommer entre 5000 et 8000 FBU. Actuellement, 10.000 FBU par jour ne suffisent plus alors que le revenu journalier est inférieur à 5000 FBU. « L’hospitalité légendaire des Burundais n’est plus l’affaire des habitants de Ngozi suite a cette situation difficile à supporter » poursuivent ces familles.
Du côté des commerçants, ils affirment que les sources d’approvisionnement sont presque épuisées. Dans les provinces de Kirundo et Muyinga considérées comme grenier pour la province Ngozi, lesautorités ont ainsi pris la décision de limiter les ventes des produits vivriers. Les commerçants ajoutent que les taxes jugées élevées ajoutent le drame au drame. Les autorités administratives confirment que la vie est devenue plus chère à Ngozi. Pourtant, les directions provinciales de l’agriculture et l’élevage disent plutôt que la production agricole est satisfaisante et ne comprennent pas du coup pourquoi les prix sont en hausse.
Autre conséquence de la hausse des prix, c’est l’abandon des restaurants. Les détenteurs des restaurants et hôtels constatent amèrement la diminution très remarquable des fréquentations dans leurs établissements et la plupart menacent de rendre le tablier. Les autorités administratives se disent prêtes à encourager la population à vaquer aux activités champêtres afin de produire plus. Les mêmes responsables évoquent des mesures draconiennes pour pousser les jeunes à aimer le travail, puisque dans tous les centres de négoce « les hommes et les jeunes qui ont encore la force de travailler passent le gros de leurs temps dans des cabarets et salles de cinéma sans rien produire » nous a confié un responsable administratif.