Alexis Nkunzimana est père de famille. Ses proches disent qu’il a été arrêté le 7 Décembre courant au centre-ville, après avoir répondu à un appel téléphonique d’un inconnu. Vers 15 heures, après le service, il s’est dirigé du côté de la boulangerie « chez KAPPA », et là, des témoins affirment qu’il a été « emmené de force comme un malfaiteur ». « Dans leur véhicule, les kidnappeurs l’ont couvert avec des tentes et le frappaient » disent ces témoins.
Vers 19 heures le même jour, Alexis Nkunzimana a appelé sa femme avec un numéro qui lui était inconnu, en l’informant qu’il a été arrêté « par des agents du Service National des Renseignements » et qu’elle devait apporter le lendemain à 7 heures « une somme de 2 millions de francs » poursuivent les proches du couple. Au matin, sa femme, Emelyne Ndayishimiye a rappelé le numéro « mais il était éteint ». Elle a par après appelé son oncle, un cadre influent du SNR, le Général Joseph Ndayizamba surnommé « GITI ». Ce dernier l’a confié à deux agents de la documentation pour l’aider à rechercher son mari, « mais au lieu de cela, ils l’ont emmené à plusieurs endroits, en trainant les pieds, jusqu’à ce qu’ils lui disent que le SNR n’a pas de véhicule pour la déplacer » affirment toujours nos sources.
Après quelques heures, un des policier a voulu l’avertir du danger, mais un autre l’en a vite empêché avec un coup de pied en disant : « laisse les enfants de la guerre travailler! ». Selon toujours nos sources, ces agents du SNR ont exigé à Emelyne Ndayishimiye de leur payer un taxi et de prendre à son tour une moto « afin de se rendre au lieu de rendez-vous pour payer la rançon ». Arrivée à cet endroit, elle a été brutalement embarquée « dans un véhicule de marque Toyota type probox, sans plaque qui contenait des roquettes et des mitrailleuses ». Des témoins de la scène disent qu’elle a été enlevée sans même payer le motard qui venait de la déplacer et qu’elle a fait office de siège arrière car ses bourreaux s’étaient assis sur elle.
Les proches de la famille d’Alexis Nkunzimana se disent désespérés, près de deux semaines viennent de s’écouler sans nouvelles d’eux et ils pensent que le couple a été exécuté par ces agents du service des renseignements. Aujourd’hui, leur bébé de moins de 2 ans pleure sans cesse réclamant ses parents.