La capitale du Burundi et d’autres centres du pays sont régulièrement alimentés en produits agricoles  comme le manioc, l’huile de palme ou les poissons via cet axe routier. La difficulté de transport concerne aussi les camions en provenance de l’étranger. Ainsi, les camions remorques venant de Tanzanie acheminent en principe leurs marchandises et autres produits via cette route par le poste-frontalier de Mugina car la route Mugina- Nyanza-lac est en train d’être réhabilitée. 

 

« La perte est énorme » indiquent les usagers de cet axe routier. « Pour se rendre à Bujumbura, seuls les piétons peuvent passer et prendre un bus de l’autre côté du pont » poursuivent-ils. « Les autres passagers ont de la peine à atteindre Makamba, Mabanda et Nyanza-lac » signalent les autorités provinciales.

 

La RN3 reliant Bujumbura à Nyanza-lac se trouve aussi dans un piteux état. Elle connait régulièrement des coupures dues aux éboulements de terrain qui bloquent souvent cette route surtout au niveau de Nyaruhongoka en commune de Muhuta et Bugarama de la province Rumonge. Les usagers se plaignent également de perdre beaucoup de temps à causes des nids de poule se trouvant dans cette route. Ils demandent au Gouvernement de réhabiliter rapidement cet axe routier pour éviter davantage de pertes. 

 

 

 

 

Plus au  nord dans la province Muyinga, la route reliant le chef-lieu de Muyinga à la frontière avec la Tanzanie à Kobero est également menacée. Selon notre constat, les orpailleurs sont très actifs dans cette province ; mais leurs activités ne respectent pas les infrastructures publiques. 

 

C’est le cas à environ 3 kilomètres de Kobero sur la colline Cibari. Les orpailleurs creusent la terre à moins de cinq mètres de la route goudronnée. Selon des sources sur place, cette activité illégale se fait le plus souvent tard dans la nuit aux environs de 2 heures, « mais il arrive que les orpailleurs le fassent en plein journée ». Pourtant à quelques mètres se trouve une position de police. Nos sources indiquent que les orpailleurs leur versent un pot-de-vin pour poursuivre leur activité sans contrainte.

 

L’inquiétude des habitants des environs ainsi que des usagers de la route est de voir celle-ci s’effondrer à certains endroits, si du moins les orpailleurs continuent à creuser la terre tout autour de cette route. « Pourtant, le chef-lieu de Muyinga n’est pas loin de cette colline et les autorités administratives et ceux chargés de l’environnement devraient agir » poursuivent ces habitants. La gouverneur de la province Muyinga Aline Manirabarusha nous a indiqué qu’elle n’est pas au courant de ce problème. « Ceux qui disent cela ont d’autres visées » nous a-t-elle répliqué.   

 

Plus de 80% des marchandises et produits importés en provenance du port de Dar-Es-Salaam en Tanzanie passent par la route Muyinga-Kobero avant d’arriver dans la capitale Bujumbura.