Depuis quelques semaines, la tension monte entre les dirigeants de la CECAD et les autorités du ministère de la défense, d’après des sources dans ce ministère. Le lundi 6 Novembre 2017, 4 dirigeants de la CECAD ont été arrêtés par le Service National des Renseignements (SNR) et relâchés après un interrogatoire. Il s’agit du Colonel Viator Munyankindi, Administrateur Directeur Général de la CECAD, Major Bigirimana, le Directeur Administratif et Financier, Colonel Antoine Bigayi et le Lieutenant-Colonel Claver Ndikumwami.
Les dirigeants de la CECAD auraient refusé d’exécuter un ordre de prélever 200 dollars américains de plus sur les indemnités des militaires burundais en Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en Centre Afrique, MINUSCA. Conventionnellement, la MINUSCA débloque 1028 USD pour chaque soldat et le gouvernent burundais prélève 200 USD et la solde qui revient aux militaires est de 825 USD.
Selon toujours nos sources proche du ministère de la défense, le régime Nkurunziza veut en retrancher encore une fois la somme de 200 USD pour financer les élections 2020. Le motif avancé par le ministère de la défense, précise notre source, tous les soldats en mission de maintien de la paix doivent être pris au même pied d’égalité ; car pour ceux qui sont en Somalie touchent 600 USD, l’AMISOM débloquant 800 USD et après prélèvement du gouvernement burundais la solde revient à 600 USD. Notre source signale que certains hauts gradés des Forces de Défense Nationale et les dirigeants de la CECAD se sont montrés hostiles à cette injonction qu’ils qualifient d’illégale.
Une autre cause qui serait à l’origine de ces interpellations des dirigeants de la CECAD est la pratique d’usure. Selon notre source à la FDN, l’Administrateur Directeur Général de la CECAD a mis en garde les intérêts trop élevés qu’on exige aux soldats en mission de maintien de la paix lorsqu’ils tardent à payer leurs crédits.
Dans son discours lors de la dernière Assemblée Générale, l’ADG de la CECAD a donné l’exemple d’un crédit de 1 million de francs remboursé à plus de 5 millions. Conséquemment, il a interdit de servir les chèques signés au porteur pour les soldats se trouvant en Somalie, ce qui lui a valu des menaces, comme Il l’a témoigné dans la réunion.
L’ADG affirme avoir eu des visites de hauts gradés, dont un officier supérieur de la police pour lever la mesure, ce qu’il a refusé « Uzosanga iyo abandi bari » que l’on peut traduire par « tu vas rejoindre les autres où ils sont », ont rétorqué ses visiteurs.
Selon notre source, derrière cette pratique d’usure se trouvent un grand réseau de hauts gradés de l’armée, de la police et des services secrets burundais influents du régime NKURUNZIZA. Il y a de cela une semaine, un sous-officier mandataire sur les comptes de plus de 300 militaires en mission de maintien de la paix a été arrêté et reste gardé aux cachots du Service National des Renseignements. Avant l’interpellation des 4 dirigeants de la CECAD, les agents du SNR avaient confisqué les unités centrales des ordinateurs utilisés dans les opérations de la CECAD.
Sur son compte twitter, le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise, a fait savoir que les 4 cadres de la CECAD ont été emmenés au SNR pour arrêter des stratégies efficaces pour assurer la protection des avoirs des membres de la CECAD.