Selon ces militaires, leurs supérieurs donnent des raisons divergentes sur les raisons de ce grand retard : « Nous avons longtemps attendu nos salaires mais en vain. Lorsqu’on demande à nos responsables le mobile de ce retard, certains disent que nos salaires sont déjà versés sur les comptes du ministère des finances. D’autres nous disent le contraire. Nos familles sont dans une situation d’extrême pauvreté, car on n’a pas reçu nos salaires depuis bientôt 5 mois », se lamente un militaire qui a requis l’anonymat.
Ces militaires en colère soupçonnent que leurs salaires soient utilisés dans le commerce du carburant suite à la pénurie des devises dont fait face le gouvernement Burundais : « Nous soupçonnons que nos salaires sont utilisés dans le commerce du carburant parce que le gouvernement du Burundi n’a pas assez de devises pour les importateurs de ce produit. Cela doit être la raison du retard de nos salaires. »
Les militaires touchés par ce retard de paiement sont du 40ème au 43ème bataillon.
Parallèlement à ce retard, l’Etat-major de l’armée burundaise a décidé de retenir une somme de près de 700 dollars américains par mois et par militaire en mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine(MINUSCA).
Les militaires burundais de ce contingent affirment avoir perçu leur dernier salaire au mois de Mai 2017, alors que les militaires provenant d’autres pays pour la même mission reçoivent leurs salaires régulièrement : « Nos familles sont dans une extrême pauvreté. Nous sommes en mission pour honorer notre pays, depuis Mars 2017, au lieu de percevoir nos salaires, l’Etat-major de l’armée décide de nous retirer un montant sur nos salaires. Le salaire prévu par l’ONU était de 1.350 $, le gouvernement burundais retient sur ce montant 662 $ par mois. »
Pour ces militaires burundais, c’est une spoliation car sur les salaires des officiers supérieurs, l’on ne retient que 500$ .Ces militaires burundais demandent à l’ONU de suivre de près ces retraits et appellent le gouvernement du Burundi de leur octroyer les 10 mois de rémunération qu’il leur doit .