Les habitants de la commune Cendajuru indiquent qu’ils sont aujourd’hui contraints d’acheter à 100% les médicaments qu’ils recevaient d’habitude gratuitement. « Il n’y a presque plus de médicaments dans les centres de santé et beaucoup préfèrent s’en procurer dans des pharmacies privées. Par exemple, les quinines pour adultes ne sont plus disponibles. Si quelqu’un souffre de malaria, on lui donne 35 comprimés de quinine pour enfant. D’habitude un enfant est soigné par 21 comprimés. A ces 21 comprimés, les infirmiers ajoutent 14 pour essayer d’atteindre la cure d’une personne adulte. Dans certains centres de santé comme par exemple au centre de santé de la commune Cendajuru, il n’y avait même pas de paracétamols. »
La pénurie de médicaments au centre de santé de la commune Cendajuru serait dû au retard de paiement des factures par le gouvernement, surtout pour ce qui est du programme de gratuité de soins, poursuit notre source. « Le gouvernement avait une dette de 60 millions de francs burundais au centre de santé de Cendajuru. Cette somme équivalait à la facture des médicaments donnés gratuitement par ce centre de santé aux habitants et qui devraient être payés par le gouvernement. Ce dernier n’a payé que deux millions seulement. Le centre de santé a opté pour l’achat des médicaments d’1 million 500 mille francs burundais et les 500 milles restants ont été dispatché dans les salaires du personnel du centre de santé. »
Faute de moyens, révèle toujours notre source, le centre de santé a suspendu l’achat de ces médicaments normalement dispensés gratuitement, à la grande désolation des malades qui sont les premiers à en subir les conséquences. « Actuellement, les centres de santé ont décidé de ne plus acheter les médicaments distribués gratuitement ou via la carte d’assurance maladie. »
A ce propos, le médecin provincial de Cankuzo, le Dr Zacharie Kubwayo, de même que le Dr Thadée Ndikumana, ministre de la santé publique, se sont gardés de tout commentaire.