Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Après la CPI, Bujumbura annonce la suspension de la coopération avec l'office du Haut-Commissariat des droits de l'homme

octobre 12, 2016 0 2892
Rate this item
(0 votes)
Le gouvernement du Burundi a décidé de suspendre toute coopération et collaboration avec l’Office du Haut-Commissariat des droits de l'homme au Burundi. Dans sa déclaration de ce mardi 11 octobre, le gouvernement accuse ce bureau d'avoir aidé les experts de l'ONU à produire un rapport « mensonger » sur le Burundi.
 
Un rapport « mensonger », c'est ainsi que le gouvernement burundais continue de désigner le récent rapport de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Burundi. Un rapport qui vient de provoquer la suspension de toute collaboration avec l'Office du Haut-Commissariat des droits de l'homme, selon le Porte-parole du gouvernement du Burundi, Philippe Nzobonariba.
 
« Suite à la complicité jouée par le bureau de l'Office du Haut-Commissariat des droits de l'homme au Burundi dans l'élaboration d'un rapport mensonger et controversé des experts de la prétendue enquête indépendante des Nations-Unies au Burundi EINUB, le gouvernement du Burundi a décidé de suspendre toute coopération et collaboration dans toutes ses structures avec ce bureau et ce jusqu'à nouvel ordre. Le Burundi demande, en attendant, au bureau de l'Office des droits de l'homme de désigner une équipe pour renégocier l'Accord de siège, qui déterminera le mandat, la durée et la taille de son personnel au Burundi », a lu le porte-parole du gouvernement.
 
Les trois experts de l'ONU qui ont dirigé les enquêtes conduisant au rapport présenté il y a deux semaines au Conseil des droits de l’homme, sont également jugés indésirables au Burundi. « Le gouvernement du Burundi déclare Persona non grata sur son territoire les trois experts de l'EINUB dont les noms sont : Madame Sahli Fadel Maya, de nationalité algérienne, Monsieur Christoph Heyns, de nationalité sud-africaine et Monsieur Pablo de Grief de nationalité colombienne pour manquements et préjudices graves causés à l'Etat et au peuple burundais », ajoute le porte-parole du gouvernement.
 
Le rapport des Nations-Unies en question accuse les agents des organes de l'Etat et ceux qui leur sont affiliés d'avoir commis la grande majorité des violations des droits de l'homme, constatées au Burundi entre avril 2015 et juillet 2016.
 
Après avoir ouvert ses portes au Burundi en 1995, le bureau du Haut-Commissariat des droits de l'homme s'occupe de la protection et de la promotion des droits de l'homme, il aide également les personnes chargées de faire respecter ces droits à veiller à leurs applications. Au niveau opérationnel, le bureau collaborait avec le gouvernement, les appareils législatifs, les tribunaux ainsi que la société civile.
 
« Le gouvernement s’attaque au monde entier »
 
La coalition des partis d'opposition ADC-Ikibiri qualifie de suicide la décision de suspendre la collaboration et la coopération entre le Burundi et l'Office du Haut-Commissariat des droits de l'homme. « Le Burundi était déjà un pays isolé et en crise interne grave, le pouvoir de facto de Bujumbura s'attaque de cette manière aux Nations-Unies, cela veut dire qu'il s'attaque à tous les pays du monde. Je ne pense pas que ce pouvoir va tenir longtemps puisque ce sont les Nations-Unies qui tentent aujourd'hui d'édifier le comportement de ce pouvoir », fait savoir le Président de l'ADC-Ikibiri.
 
Selon Léonce Ngendakumana, Président de cette coalition, cette décision vient ajouter le drame au drame et risque de provoquer d'autres sanctions contre le Burundi. « Des sanctions plus graves risquent d'être prises contre le Burundi », estime l’opposant qui demande « au peuple burundais de se préparer à vivre dans des conditions extrêmement difficiles ». 
 
La première conséquence, poursuit Léonce Ngendakumana, c’est que le Burundi va être isolé du monde entier. « Les Nations-Unies risquent d'aller au-delà des demi-mesures ou des demi-solutions qu'elles avaient déjà prises jusqu'aujourd'hui. Cela peut aller jusqu'à penser à l'application du chapitre VII pour le cas du Burundi, et ça sera grave », prévient le vice-président du parti Frodebu.
 
La société civile s’inquiète d’éventuels massacres suite à cet isolement
 
Le Délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile dit que le pouvoir de Bujumbura vient de manifester sa volonté de massacrer la population à huis clos.
 
« Nous considérons cette décision comme une décision suicidaire, une décision de désespoir par les agents de l'Etat qui veulent continuer à massacrer la population burundaise à huis clos », estime Vital Nshimirimana.
 
Il indique que le pouvoir ne veut plus voir tous ceux qui représentent les droits humains sur la planète terre. « Donc, nous considérons que cette situation doit interpeller la conscience de l'humanité, des burundais et de toute la communauté internationale pour se lever contre ce régime de Bujumbura qui veut tuer à l'image des régimes qui ont commis l’holocauste comme celui d'Hitler », alerte le Délégué général du FORSC.
 
Toutefois, Vital Nshimirimana fait savoir que cette décision de Bujumbura n’aura aucun impact sur le travail de dénonciation des violations des droits de l'homme. « Tout ce que nous pouvons continuer à faire, c’est documenter les violations massives des droits de l'homme en collaboration avec la population. Lorsque la commission d’enquête viendra, elle pourra commencer à auditionner les victimes qui se trouvent en dehors du territoire national et progressivement conclure et identifier les auteurs des crimes », conclut Vital Nshimirimana.
 
Cette décision de suspendre toute collaboration et coopération avec l’OHCDH intervient une semaine après l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi portant retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI). Une session urgente est par ailleurs prévue ce mercredi 12 octobre 2016 à l’Assemblée Nationale. Les députés ont été convoqués pour adopter le projet de loi, ce qui ne devrait causer aucun problème puisque le parti au pouvoir contrôle la chambre basse du Parlement. 

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 178 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech