Le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye, surnommé Gafuni, a été désigné par l’Etat-major général de l’armée burundaise pour un déploiement à l’Etat-major du contingent de l’AMISOM, la mission de maintien de la paix en Somalie. Cet officier est pourtant cité dans de nombreux cas de violations graves des droits de l’homme au Burundi. Cette affectation à l’AMISOM est synonyme de « remerciement » pour ses actes au service du Président Nkurunziza. 

 

Le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye de matricule SS 0560 a été désigné avec 25 autres militaires au Quartier-Général du contingent burundais de l’AMISOM.

 

Certains militaires burundais ont surnommé ce service de « Nyakuri », pour marquer la différence avec d’autres services. 

 

Selon les militaires basés en Somalie, ceux qui exercent au quartier-général gagnent 3.000$ par mois, alors que les autres perçoivent 800$. 

 

Le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye surnommé Gafuni est cité dans les violations et exactions des droits de l’homme au Burundi essentiellement liées à la crise politico-sécuritaire due au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. 

 

Après la tentative de coup d’Etat échouée du 13 Mai 2015, le surnommé Gafuni était à la tête du 24ème bataillon de l’AMISOM devenu 311ème bataillon commando à son retour au Burundi. Il avait reçu une mission précise du Chef d’Etat-Major de l’armée, le Lieutenant-Général Prime Niyongabo : ceinturer la Radio-Télévision nationale du Burundi. 

 

Lors de l’assaut final des putschistes le 14 Mai 2015, le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye a donné l’ordre d’achever les militaires blessés dans le camp des putschistes, nous ont révélé plusieurs sources militaires. Il est également pointé du doigt comme ayant dirigé, avec d’autres officiers, l’attaque à l’hôpital Bumerec de Kabondo qui avait accueilli les putschistes blessés pour les y achever. 

 

Cet officier issu de l’ex-mouvement rebelle du CNDD-FDD est aussi cité dans les abus et violations des droits de l’homme visant des jeunes des quartiers Nyakabiga et Musaga de la Mairie de Bujumbura, accusés d’avoir pris part aux manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Il aurait aussi pris part au massacre des jeunes des quartiers Nyakabiga et Musaga au lendemain des attaques dirigées contre les camps militaires basés dans la ville de Bujumbura les 11 et 12 Décembre 2015.  

 

Le Lieutenant-Colonel Sindaye a été, par après, déployé à la MINUSCA (la Mission Multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations-Unies en Centrafrique) comme observateur militaire. Il a cependant été renvoyé pour non maîtrise, dit-on, du véhicule attribué par la MINUSCA. 

 

A son retour à Bujumbura, l’officier a été nommé Commandant du bataillon Génie de combat, en remplacement du Lieutenant-Colonel Darius Ikurakure qui venait d’être assassiné.

 

Le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye dit Gafuni a aussi été cité dans la persécution des militaires tutsis de son bataillon issus de l’ancienne armée appelée Forces Armées Burundaises (ex-FAB). C’est le cas du Capitaine Elie Masase qui a décidé de fuir suite à cette persécution de son supérieur.     

 

Le surnommé Gafuni est enfin cité par des sources militaires dans l’assassinat brutal du Général Athanase Kararuza, ainsi que des membres de sa famille. Un des rescapés de l’attentat affirme avoir vu le Lieutenant-Colonel Dismas Sindaye et ses agents de transmission prenant des boissons sur les lieux du drame.