Les militaires burundais récemment relevés de l’AMISOM, la mission de maintien de la paix en Somalie, sont en colère chaque fois qu’ils se présentent à la banque pour le retrait de leurs indemnités.
Cette colère est liée au taux de change imposé par la Banque de la République du Burundi, un taux qui est bien loin de la réalité de change actuelle. « Auparavant, on nous donnait 828 dollars, mais nous avons reçu 628 dollars. On nous a donné cet argent au taux de 1.600 francs burundais, alors que le taux réel du dollars est de 2.700 francs burundais et plus », explique un des militaires sous couvert d'anonymat.
Ces militaires regrettent également la lenteur dans les paiements de leurs indemnités et le « vol organisé » qui s'opère, selon eux sur leurs indemnités. Ils demandent l'intervention de l'Union Africaine et celle de la communauté internationale pour les aider à percevoir l’entièreté de leurs indemnités.
« Aucun militaire burundais n'avait perçu son salaire depuis janvier 2016, certains ont même terminé leurs missions et sont retournés au Burundi. Les deux premiers mois et une partie du mois de mars 2016 viennent d'être octroyés. Chaque militaire devrait avoir 828 dollars par mois multiplié par le taux de change actuel de 2.650 francs burundais. Pour les deux mois et demi, chacun devrait donc avoir 5.485.500 francs burundais ; mais au lieu de nous donner les 828 dollars par mois, on nous a donné 628 dollars avec un taux de change proche de 1.700 francs burundais. Le gouvernement burundais nous a donné au total 2.750.000 francs burundais », poursuit la même source.
Les militaire burundais basés en Somalie sont au nombre de 5.400. « Pour le salaire de chacun, le gouvernement burundais a donc pris 2.735.500 francs burundais. Calculez tout cet argent, c'est vraiment triste. On demande aux responsables de ces missions de maintien de la paix de s'activer pour que le gouvernement burundais ne continue pas à nous dépouiller », fait savoir notre source.
Le porte-parole de l'armée burundaise, le Colonel Gaspard Baratuza, ne s'est pas encore exprimé en réponse à ces accusations.