C’était dans l’avant midi de ce jeudi au camp des réfugiés burundais de Nduta en Tanzanie. Ils avaient été rassemblés pour accueillir le Ministre tanzanien de l’intérieur. Ce dernier était venu féliciter les réfugiés qui se sont fait enregistrer pour un rapatriement volontaire et pour encourager les autres de le faire dans les plus brefs délais. Beaucoup d’entre ces réfugiés indiquent qu’ils n’ont pas été surpris par ce message du Gouvernement tanzanien.
« Nous avons entendu son message mais nous n’avons pas été étonnés car nous l’avons aussi entendu quand le président Burundais a rendu visite à son homologue Tanzanien. Ils ont précisé que nous devrons rentrer au pays natal parce que la paix règne. Parmi les réfugiés, il y a ceux qui sont pour le rapatriement et nous, qui sommes contre. Nous ne pouvons pas retourner au Burundi. Il n’y aura pas de sécurité tant que le président actuel demeure au pouvoir. » explique un réfugié
Pour ces réfugiés, le gouvernement tanzanien devrait d’abord inciter Bujumbura à participer au dialogue inclusif au lieu de forcer les réfugiés au rapatriement.
« C’est la Tanzanie qui abrite le dialogue inter-Burundais mais il semble qu’elle a échoué à cette noble mission. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas retourner au Burundi ce qui nous a poussé à fuir le pays est toujours là. On repêche chaque jour les corps des gens assassinés dans les rivières, et autres sont portés disparus. Nous ne pouvons pas tenter de rentrer. » indique un de ces réfugiés
Les réfugiés qui ne sont pas pour le rapatriement s’inquiètent de l’attitude du Gouvernement tanzanien. Ils demandent au HCR d’assurer leur protection conformément au règlement régissant les réfugiés.
« Nous demandons que le dialogue inter-Burundais soit repris et que la facilitation montre son état d’avancement pour que les Burundais optent pour une autre résolution. Deuxièmement suite aux mauvaises conditions de vie que mènent les réfugiés Burundais ici en Tanzanie, nous demandons au HCR de trouver pour nous un pays d’accueil. » conclut notre source
Le camp de Nduta compte 130 milles réfugiés. Ceux qui sont inscrits pour un rapatriement volontaire sont au nombre de sept mille familles. Ces dernières, indiquent ces réfugiés, seraient constituées par des gens qui ont fui la famine et ceux envoyé par le gouvernement de Bujumbura pour déstabiliser les camps des réfugiés burundais. Cela dans le but de forcer les réfugiés à rentrer et ainsi monter à l’opinion que le Burundi a recouvré la paix et la sécurité.