Cinq groupes se sont formés depuis ce mercredi à savoir le groupe du gouvernement de Bujumbura et ses acolytes entre autre le parti CNDD-FDD et l’UPRONA pro-gouvernemental, le FNL et le RADEBU qui soutiennent la révision de la constitution du Burundi. Le deuxième groupe qui s’oppose à cette révision est constitué par les partis FRODEBU et la coalition AMIZERO y’Abarundi. Ensuite, il y a le 3ème groupe constitué par les associations de la société civile OLUCOME, PARCEM et le collectif des femmes. Vient encore un autre groupe de la société civile, qualifié de pro-gouvernemental. Il s’agit notamment des associations regroupées au sein de PISC-BURUNDI et des associations des jeunes présentes à Arusha. Le cinquième groupe est celui des anciens chefs d’Etat, seul Sylvestre Ntibantunganya est déjà à Arusha et attend l’arrivée de Pierre Buyoya et Domitien Ndayizeye.
Ces différents groupes analysent séparément les 8 points dressés par la facilitation et chaque groupe présentera ses conclusions dans une plénière qui se tiendra dans quelques jours.
Un round sans aucun apport quant à la résolution de la crise burundaise, analyse un politologue
Guy Stephan, politologue qui travaille entre autres sur l’Afrique doute d’un quelconque aboutissement d’un accord suite à la personnalité de ceux qui garantissent ces négociations qui sont décriées par une des parties au conflit.
Cet expert en gestion de risques de rappeler que les médiateurs, dans le conflit burundais antérieur dont Nelson Mandela respecté par tous, ont beaucoup influencé pour que les premiers Accord d’Arusha soient signés en 2000. Actuellement, les pourparlers sont dirigés par Benjamin Mkapa, un facilitateur décrié par une des parties au conflit. Ce qui, selon Guy Stephan, signifie qu’il sera difficile de mettre en pratique l’accord qui en sortira, d’ailleurs qui n’aura pas de force.
Pour l’expert, parler de 4ème round est même incorrect car ça laisse croire qu’il y aurait eu de rounds précédents ayant abouti à un quelconque consensus, ce qui n’est pas le cas, souligne-t-il.
Pour une bonne résolution de la crise, l’accent devrait être mis sur les modalités de mettre fin au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, origine de la crise en cours mais également garantir le respect des accords d’Arusha de paix et réconciliation des burundais, estime le politologue qui d’ailleurs, ne se prive pas de critiquer ce qu’il qualifie de partialité et d’impuissance de l’ONU et de l’UA dans le processus de résolution de la crise burundaise.