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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

LUSENDA : Un camp de réfugiés à la merci des milices Maï-Maï.

LUSENDA : Un camp de réfugiés à la merci des milices Maï-Maï.

Le camp de réfugiés burundais de Lusenda situé en République Démocratique du Congo  a été trois fois attaqué par des hommes armés en moins d’une semaine. La première a été perpétrée sur ledit camp dans la nuit de ce 9 janvier, la deuxième le lendemain et la dernière ce vendredi 13 janvier. Une peur panique s’observe déjà au sein des réfugiés vivant dans ce camp.  

Il ne se passe une semaine sans qu’il y ait au moins une attaque au camp de Lusenda. L’attaque la plus récente est celle opérée ce vendredi 13 janvier 2023. La cible était le marché du site de Rulinda se trouvant dans le camp de Lusenda. Selon les réfugiés de Lusenda, la multiplication de ces offensives est devenue un secret de polichinelle. Cette population civile affirme que ces groupes de Maï-Maï se sont juré de faire du mal aux réfugiés burundais vivant dans ce camp. «  Ils ont volé toutes les vaches des banyamulenge, et par la suite ils ont volé tout le bétail appartenant aux réfugiés. Actuellement, il n’existe aucune vache dans ledit camp. Visiblement, ils ont l’objectif de nous voler tout ce que nous avons. Un gardien du marché a essayé de les en empêcher, mais ils lui ont coupé le bras et l’ont blessé au niveau de la tête. Il se trouve à l’hôpital pour le moment »,  s’est alarmé un témoin oculaire.

 Les délégués des réfugiés ne sont pas épargnés.

 Vers minuit de ce mardi 10 janvier, des hommes armés ont attaqué le village 25 et ont pris en otage le chef dudit village prénommé de Moïse. « Hier soir, ils ont ligoté le chef du village 25 et l’ont emmené avec eux. Il a beaucoup crié pour demander de l’aide et la police est intervenue et a échangé des coups de feu avec ces malfaiteurs», a révélé notre source à Lusenda.

Au cours de ces affrontements entre policiers et ce groupe armé, le chef du village 25 a heureusement pu s’échapper, profitant de ce  désordre.

 Des milices qui saccagent les occupants du camp.

 Les réfugiés burundais font savoir que la perturbation de leur sécurité par ces groupes d’hommes armés est devenue monnaie courante dans le camp. Déjà, dans la nuit du lundi 9 janvier, le camp de Lusenda avait essuyé une autre attaque. «  Ici au site de Lusenda, dans les villages 9, 11 et 3,  il s’est manifesté une insécurité. Nous avons entendu des crépitements d’armes à  feu vers 23heures 23min. C’était un groupe d’hommes armés venu pour voler chez un certain Ephraïm surnommé ‘‘Député’’, et chez son voisin prénommé Mathias dans le village 3. Ils étaient munis de fusils et ont enlevé une personne qui était ligoté, les mains derrière le dos. Ils n’arrêtaient pas de le menacer en lui disant que  c’était son dernier jour, qu’ils allaient le tuer », a témoigné un des réfugiés. 

Ces réfugiés burundais indiquent que, cette nuit, ces rebelles ont également volé une grosse somme d’argent et des biens matériels. « Ils ont volé un poste radio qu’ils ont pris chez Mathias, et une somme de plus d’un million cinq cent mille francs congolais a été dérobé chez le surnommé Député ». Et notre source d’insister sur le fait que ces combattants ont par la suite abusé sexuellement certaines femmes dudit camp.

 La proximité des mouvements armés locaux tourmente les réfugiés.

Les burundais réfugiés se trouvant au camp de Lusenda disent qu’ils sont très inquiets pour leur sécurité, surtout avec la présence des rebelles Maï-Maï installés  tout près de ce camp. « Le problème majeur que nous avons  c’est la présence des Maï-Maï qui se sont regroupés sur les montagnes surplombant notre camp. Ils ont érigé des positions près des villages 26 et  le long du village 42 jusqu’au village 48 », a révélé à la RPA un des réfugiés.

Les réfugiés burundais vivant dans ce camp font également savoir que ces rebelles Maï-Maï font la pluie et le beau temps au sein dudit camp. « Ils font des va- et-viens à l’intérieur du camp sans s’inquiéter de rien. Ils passent la nuit au camp, fréquentent les buvettes de la place et se sont même érigés en justiciers. Ils arrêtent et passent à tabac les réfugiés comme bon leur semble et collectent des fonds chaque fois qu’ils en ont besoin. Bref, c’est comme si c’est un Etat à l’intérieur d’un autre Etat», s’est indigné un des réfugiés.

Révoltés, les réfugiés vivant au camp de Lusenda demandent au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et au gouvernement congolais de faire tout leur possible pour que leur sécurité soit renforcée.

 Les chefs du camp se font un sang d’encre à leur tour

 Les informations en rapport avec les trois attaques ont été confirmées par le responsable du camp de Lusenda.  «  C’est vrai, la nuit du vendredi 13 janvier, un groupe d’hommes armés a volé dans les boutiques du marché de Rulinda. Ce groupe a également blessé au bras celui qui était chargé de la sécurité de ce marché à l’aide d’une machette. Cela s’ajoute à l’insécurité qui s’observe dans ce camp depuis le début de cette semaine. Certaines personnes ont été même violées », a réagi Olivier Iranzi Ntumangende, responsable du camp de Lusenda qui déplore le comportement des autorités congolaises et le HCR face à cette situation. « Nous trouvons que rien n’est en train d’être fait par le gouvernement congolais. Pire encore, les  deux personnes arrêtées pour avoir collaboré  avec ce groupe de voleurs ont été finalement relâchées ».

 Des attaques consécutives à l’irresponsabilité du gouvernement congolais.

 Le Réseau Panafricain des Défenseurs des Droits Humains estime que le gouvernement de la République Démocratique du Congo devrait arrêter d’échapper à sa responsabilité première de protéger  la population en général et les réfugiés en particulier. Pour Joseph Bikanda, Coordinateur du réseau AfricanDefenders, l’insécurité qui prévaut à l’Est est une conséquence d’un manque de contrôle et de volonté politique. « Nous constatons avec malaise que l’absence des institutions de l’Etat, le manque de contrôle des frontières, le trafic illicite parfois soutenu même par les officiels, ou encore les jeux de puissances géostratégiques ou géopolitiques pèsent sur la sécurité des populations civiles. L’Etat a manqué à son obligation de protéger ses citoyens et à sécuriser ses frontières et d’apporter la paix. Nous constatons que c’est l’absence d’une volonté politique, ou alors l’acceptation de cette situation d’insécurité ».

Joseph Bikanda regrette également l’échec des mécanismes internationaux et régionaux à mettre en place des stratégies de prévention visant à protéger les réfugiés. « A mon sens, le HCR, en l’occurrence, devrait beaucoup plus s’atteler sur des méthodes de prévention, pas simplement des méthodes de prise en charge quand il y a déjà un danger. Avant de venir en sapeurs-pompiers, on doit en amont s’assurer qu’il y a des techniques de prévention et d’alerte qui peuvent informer d’autres institutions à prendre des mesures pour protéger la population », a recommandé le défenseur des droits humains.    

De ce fait, Joseph Bikanda appelle le gouvernement congolais à corriger sa défaillance et à s’acquitter de ses obligations. « A mon sens, ce n’est même pas une option de dire si l’Etat peut protéger ou pas. L’Etat doit protéger. Les déclarations du Président Tschisekedi sont restées vaines. Il devrait aller à l’Est du Congo pour ramener la paix. Le Président, comme il est souverain, devrait absolument comprendre ce qui gêne. Moi, je pense que l’Etat ne doit pas se résilier de ses responsabilités pour dire qu’il faut les enlever des zones des rebelles. Ces rebelles ne devraient pas exister sur le territoire congolais. L’Etat a le devoir de sécuriser la population par tous les moyens », a martelé Joseph Bikanda.

Enfin, le défenseur des droits humains, Joseph Bikanda, exhorte la sous-région à prendre au sérieux le problème d’insécurité qui sévit en République Démocratique du Congo. « Avec maintenant le soutien régional, nous pouvons également dire qu’il incombe à la responsabilité des pays voisins de s’assurer que les frontières de la République Démocratique du Congo sont sécurisées. Comme on dit, s’il y a feu chez mon voisin, demain ça pourrait être mon tour ».

Des agents en uniformes dans la ligne de mire des bandits à Gatunguru

Des agents en uniformes dans la ligne de mire des bandits à Gatunguru

Depuis la première semaine de ce mois de janvier 2023, des actes de banditisme se multiplient au quartier Gatunguru de la zone  Rubirizi. Trois des ménages visés sont ceux de militaires et policiers.

En une semaine, le quartier Gatunguru a connu trois cas de vol. Deux se sont passés dans des ménages de militaires, tandis que le 3ème cas de vol a visé le domicile d’un officier de la police. Ces bandits s’introduiraient dans les maisons via des trous qu’ils creusent dans des murs et pillent tout sur leur passage, sans s’inquiéter de rien. ‘’Il y a recrudescence du banditisme. La semaine dernière on a volé chez un officier de la police. Le lendemain on a  volé chez  un sous-officier de la FDNB et le jour d’après, ce fut le tour d’un homme de troupe. Ils volent uniquement chez  les forces de défense et de sécurité. Pour entrer, ils creusent des trous ou défoncent parfois les portes. Ça nous inquiète beaucoup car ils opèrent même pendant la journée. Témoigne un habitant de la place.

La population locale  s’indigne de l’inaction des  administratifs à la base qui seraient complices de ces voleurs.  ‘’ En cas de vol, les administratifs ne réagissent jamais. On dirait qu’ils connaissent  ces voleurs  et qu’ils préfèrent fermer les yeux.’’  S’offusquent nos sources qui pointent du doigt les imbonerakure de la place comme étant les auteurs de ces forfaits.

Ngozi: Deux anciens membres des corps de défense et de sécurité fusillés par la police.

Ngozi: Deux anciens membres des corps de défense et de sécurité fusillés par la police.

Deux habitants de la zone urbaine de Buterere  ont été blessés par balle ce mardi 10 janvier en commune Gashikanwa de la province Ngozi. Les deux individus auraient été accusés de vol par les agents de police.

Le premier est un prénommé Alexandre, ancien militaire et le second est connu sous l'appellation de  Rupfu, il fut policier. Les informations à notre disposition indiquent qu'ils provenaient de la zone Buterere en mairie de Bujumbura. Nos sources  à Gashikanwa en province Ngozi font savoir que la police a appréhendé les deux individus le matin de ce mardi, les soupçonnant d’être  des voleurs.

 Une arrestation qui tourne au vinaigre

« Ils ont été arrêtés par le responsable des services national de renseignement à Ngozi », a révélé un des habitants de la commune Gashikanwa.  La population locale précise que les deux suspects auraient opposé une résistance aux agents de police et à ces derniers ont fini par ouvrir le feu. « Il y a eu une bagarre entre ces deux hommes et les policiers qui voulaient les arrêter. La police a tiré sur un des deux hommes au niveau de la jambe et l’autre au niveau de la tête. Un des policiers a également été blessé à la jambe », a indiqué notre source.

Selon toujours cette source, l’un des deux personnes arrêtées se trouve actuellement aux services d’urgences de l’hôpital autonome de Ngozi. Quant à l’autre, il est incarcéré aux cachots de la police judiciaire de Ngozi.

Cependant, les informations toujours en provenance de la commune  Gashikanwa affirment qu’aucun objet  prouvant qu’ils seraient des voleurs n’a été saisi par la police, raison pour laquelle nos sources  craignent  que cette arrestation ne cache d’autres motifs.

Deux civils échappent aux balles d’un officier de l’armée à Kibumbu.

Deux civils échappent aux balles d’un officier de l’armée à Kibumbu.

Dans la nuit de samedi, un officier du camp militaire de Mwaro a tiré sur deux habitants de Kibumbu qui fuyaient au bord de leur voiture. Ce militaire accusait l’un d’entre eux, chauffeur d’une voiture, de mauvais stationnement.

C’était vers 20 heures, quand le colonel Thaddée Kwizera, commandant du Centre d’Instruction de Mwaro s’est arrêté tout près d’une voiture de type Probox garé par Thierry Ndayizeye, un habitant de la localité de Kibumbu. Thierry était en compagnie d’un certain Chris Mugisha.
Selon les témoins, le colonel Thaddée Kwizera a dit au chauffeur du Probox, Thierry Ndayizeye, qu’il avait mal garé sa voiture et lui a demandé ses documents. Thierry Ndayizeye a refusé de lui donner les documents de sa voiture selon les sources sur place qui indiquent que Thierry a expliqué qu’il ne pouvait pas donner ces documents à une personne qui n’est pas policier. ‘’Après le refus, cet officier a commencé à gifler brutalement Thierry. Malmené, ce jeune chauffeur a décidé de fuir. Le colonel Thaddée Kwizera et ses agents de transmission ont instinctivement tiré des balles qui ont endommagé le véhicule et blessé un autre jeune qui était à bord. Mais Dieu merci personne n’est morte.’’ Témoigne un habitant de Kibumbu qui dit avoir assisté à la scène.


Certains habitants de Mwaro demandent aux autorités provinciales et militaires d’intervenir. ‘’Nous orientons nos sollicitations vers le gouverneur de la province, qu’il demande que ces militaires soient sanctionnés. Aussi nous demandons au chef d’Etat-major général de l’armée et au ministre de la défense d’imposer des sanctions disciplinaires à cet officier. Nous demandons aussi qu’il paie tous les dommages causés par sa brutalité.’’

La RPA a tenté d’appeler le colonel Gaspard Gasanzwe, gouverneur de la province de Mwaro ainsi que Floribert Biyereke, porte-parole de la Force de la Défense Nationale mais personne n’a décroché son téléphone portable. La rédaction de la RPA a alors interrogé un membre des forces de défense et de sécurité.

Quand un militaire ou un policier peut-il faire usage de son arme ?

H.G, un des membres du corps de défense et de sécurité déclare qu’en principe il existe des circonstances bien précises qui donnent à un militaire ou un policier le droit de tirer notamment lorsque sa propre sécurité est menacée. « Si un civil, qui a une arme, voit les forces de l’ordre et de sécurité et tente de fuir, c’est permis de tirer sur lui mais le policier ou le militaire doit être sûr que le civil porte cette arme, sinon c’est un crime. » Il évoque une autre circonstance. « Quand par exemple un individu se comporte comme un fou et veut blesser ou tuer des gens avec des armes blanches comme des machettes, si tu vois qu’il passe déjà à l’acte et que tu te trouves dans l’incapacité de l’arrêter, tu peux lui tirer dessus pour sauver la vie de ces gens. »
Et notre intervenant ajoute que « lorsqu’un individu menace la sécurité du militaire ou du policier, et saute sur lui dans l’intention de lui prendre son arme, là également c’est légitime de se défendre mais aussi il doit être toujours sûr qu’il y a des témoins et que la personne a tenté publiquement de lui prendre son arme. »  
Une tentative d’évasion d’un détenu donne aussi le droit de tirer afin de lui barrer la route, martèle un membre des corps de défense et de sécurité.

Quid des sanctions ?


Réagissant sur les actes commis par le colonel Thaddée Kwizera et ses agents de transmission notre intervenant explique que chacun répond de ses actes. « Si ce sont les A.T qui ont tiré, ils ne vont pas se justifier comme quoi ils ont reçu l’ordre de l’officier. Chacun répond de ses actes et doit réparer aussi les dégâts causés. »


Pour bannir de telles pratiques, H.G, pense qu’il doit y avoir plusieurs formations pour apprendre aux gens comment garder la discipline, que ce soit du côté des forces de l’ordre et de sécurité mais aussi du côté des civils. « Des indisciplinés existent de ces deux côtés, ce qui fait que le gouvernement devrait penser à enseigner la discipline et le respect à toutes ces catégories. »

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